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Si les marchés financiers et pétroliers commencent à voir la fin de la crise de la Covid-19, en France, cette crise n’en finit pas ! Les bars et les restaurants étant fermés, moins de bières seront consommées et donc moins de malt sera produit (250 000 tonnes, soit – 24 000 tonnes par rapport à 2018-2019, avant la crise sanitaire).
Dans le même temps, la production d’amidon (2,65 millions de tonnes – Mt) fléchira de 80 000 t selon FranceAgriMer (FAM). Cependant, autant de céréales que l’an passé (1,6 Mt de blé, 550 000 t de maïs) seront distillées en bioéthanol puisque les marchés pétroliers sont plus dynamiques.
Les Français confinés consommant plus de viande, les filières animales retrouvent de la vigueur : 150 000 t de blé, d’orges et de maïs en plus que prévu le mois passé seront transformées en aliments (9,1 Mt au total), selon FAM.
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Dans le monde, 2 220 Mt de blé, d’orges et de maïs seront consommées (+18 Mt sur un an). La demande mondiale de blé est estimée à 716 Mt (+ 5Mt). Les productions record de blé, d’orges, de maïs (2 219 Mt selon le Conseil international des céréales) n’empêcheront pas des stocks de report en fin de campagne d’être inférieurs à 2 Mt, à leur niveau de l’an passé.
Les principaux pays producteurs exportateurs de blé de la planète (G8) achèveraient la campagne avec 61 Mt (-11 Mt par rapport à la moyenne quinquennale). Aussi, les bonnes récoltes de blé 2020 en Russie (83 Mt), au Canada (35 Mt) et en Australie (29 Mt) ne sont déjà, plus que des bons souvenirs. Au cours des six prochains mois, ces trois pays compenseront les faibles productions argentines (17 Mt) et de l’Union européenne. Mais pas au-delà !
En Russie, l’état des cultures d’hiver et sur une grande partie de l’Europe centrale inquiète. Entre-la Mer Noire et la mer Caspienne, le déficit hydrique est très important. Le blé pourrait ne pas résister aux températures hivernales. En Argentine, la décision du gouvernement d’obliger les céréaliers à convertir leurs recettes d’exportations (en dollars) en pesos, pourrait tenter ces derniers à conserver leurs grains plutôt que de les vendre. Ce qui raréfiera d’autant l’offre. Dans ce contexte, les opérateurs français gèrent au mieux leur petite campagne d’exportation de céréales.
Mais les prix de vente sont plus élevés qu’escomptés il y a six mois : même si le cours du blé s’est replié ces derniers jours, il demeure bien supérieur à 200 € la tonne. Au terme des quatre premiers mois de campagne, la France a vendu à ses voisins européens, 1,94 Mt de blé (contre 2,62 Mt en 2019/20), 0,83 Mt d’orges (1,21 Mt) et 1,66 Mt de maïs (1,26 Mt en 2019/20).
Vers les pays tiers, les ventes de blé portent au cours des cinq premiers mois de campagne sur 3,03 Mt de blé (3,98 Mt en 2019/20) et sur 1,34 Mt d’orges (1,72 Mt). Selon FAM, 100 000 t de blé de plus que prévu le mois passé pourraient être exportées d’ici fin juin vers les pays tiers (6,95 Mt) mais 150 000 t en moins seraient vendues vers l’UE (6,2 Mt), où la concurrence est vive.
Cependant, le maïs français très compétitif s’exportera très bien (4,6 Mt, + 430 000 t sur an). En se basant sur les superficies emblavées, le potentiel de production français est plus élevé que l’an passé. Selon une enquête réalisée auprès d’experts par FAM, 4,73 Mha de blé (+ 12 % sur un an), 1,26 Mha d’orges (+ 7%) et 240 000 ha de blé dur (+9 %) ont été semés. Avec des conditions de cultures bonnes à très bonnes jusqu’à 98 % pour le blé !