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Pendant que les Bleus célébraient leur premier titre mondial, un agriculteur d’Étaples convertissait son exploitation à l’agriculture biologique. Un précurseur en 1998 ! Vingt-quatre ans plus tard, sa fille poursuit l’aventure bio au sein de la ferme d’Hilbert, sur la Côte d’Opale. Ici, on parle même d’un modèle d’agriculture paysanne. Comprenez une agriculture nourricière respectueuse de l’environnement, en lien avec son territoire.
C’est avec cette philosophie qu’Anne Lieven gère les différentes activités de la ferme : un verger de 3,5 hectares, 15 vaches blondes d’Aquitaine et 50 hectares de cultures céréalières. « L’agriculture paysanne prône l’autonomie de l’agriculteur dans la commercialisation, c’est lui qui reste décisionnaire. On assume un lien fort avec la nature. L’agriculture biologique nous pousse à maintenir un environnement de qualité. » Ainsi, la ferme d’Hilbert est engagée avec le label Bio cohérence qui rehausse le niveau d’exigence du cahier des charges.
Anne Lieven a pris la succession de son père, Daniel Trollé, en 2012. En dix ans, l’ingénieure agronome simplifie le système de cultures pour maîtriser le salissement des parcelles. Fini la production de pommes de terre et de légumes. Fini l’élevage du troupeau d’Highland Cattle. « Il ne fallait pas se disperser. Ce sont des choix stratégiques. Et puis, on se spécialise dans ce que l’on préfère. Moi, je préfère les fruits ! »
Parlons stratégie, justement. Du côté de l’élevage, l’accent sera mis sur l’économie fourragère. « Au vu des fluctuations du cours des céréales et de l’énergie, il faut aller vers l’autonomie pour tirer son épingle du jeu. » En produisant du foin dans ses prairies temporaires, Anne fait l’économie de fourrages extérieurs. Autres points d’orgue : la clarté et l’honnêteté.
« Nous devons être dans l’ouverture et la pédagogie avec le consommateur. Nous ne devons pas prétendre que nous avons raison, mais expliquer pourquoi nous avons fait le choix de l’agriculture biologique. »
Si elle a écarté certaines productions, Anne Lieven en a également testé d’autres, à l’image du blé ancien. L’essai a été transformé, sur son exploitation et celles d’autres agriculteurs. Les semences fournies par l’INRA ont même été multipliées. « Des filières de blé ancien se constituent pour fabriquer du pain avec un goût et des propriétés différents. On a sélectionné les variétés et les populations les plus intéressantes. »
D’ailleurs, certains producteurs seront présents lors des portes ouvertes dimanche 25 septembre à la ferme d’Hilbert. Le public y découvrira les semences paysannes exposées dans la ferme, du blé jusqu’à la farine, avec des transformations en pain, pâtes et crêpes. Côté verger, les visiteurs auront la possibilité de cueillir les pommes. « Les calibres sont plus petits, mais on n’a pas à se plaindre, relativise Anne. C’est une bonne année. » Un optimisme que l’agricultrice aura à cœur de transmettre au public pour traduire au mieux l’esprit de l’agriculture paysanne.
Nicolas De Ruyffelaere
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