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C’est en accompagnant la vache d’un éleveur sur le Salon de l’agriculture que Nicolas Rétaux a goûté à l’ambiance de la Porte de Versailles et s’est pris de passion pour la « famille » des rouges flamandes.
Alors, à peine installé sur la ferme familiale en janvier, à Licques, après avoir travaillé sept ans en centre génétique, le jeune agriculteur de 28 ans a acheté deux rouges flamandes et s’est mis à entraîner Passoire, trois ans, pour le Concours général agricole.
« J’aime cette race rustique pour sa génétique », remarque Nicolas Rétaux, également administrateur de l’Union rouge flamande. La rouge flamande se caractérise notamment par sa robe brune, tirant sur l’acajou, sa petite tête, ses mamelles imposantes. « On compte 2000 têtes en France, dont 850 inscrites au contrôle laitier, précise l’éleveur. Ses aplombs sont très solides, sa santé est généralement bonne, les frais de vétérinaire sont réduits ». La race a perdu de son attrait après-guerre, son lait étant qualitatif mais pas assez quantitatif pour l’époque.
C’est aussi pour valoriser cette race et revivre l’ambiance du SIA que Nicolas a choisi de préparer Passoire. Depuis un mois, il la bichonne, lui apprend à marcher, la douche, la tond, la surveille, pour qu’elle soit prête à entrer sur le ring, lundi. Avant de défiler sur le ring et de dévoiler ses atouts, elle sera pouponnée jusqu’à ses sabots qui seront brossés. « On va tout faire pour que ça brille », glisse Catherine Rétaux, la mère et associée de Nicolas.
Ils espèrent que Passoire décrochera le titre de championne jeune, qui récompense la meilleure des deux premières sections, correspondant à une et deux lactations. Passoire concourt en première section. Si elle est sacrée, la championne jeune rencontrera ensuite la championne adulte, sélectionnée parmi les troisième et quatrième sections qui représentent autant de lactations. Le suspense sera à son comble – « avec une musique d’ambiance pour bien stresser les éleveurs » – jusqu’à ce que le juge choisisse d’une petite tape la grande championne. Résultat à 12 h 30. « S’il revenait avec un prix, ce serait idéal pour la ferme », se met à rêver Catherine. Nicolas, lui, voit plus loin : « Mon principal but est toujours la génétique pour améliorer la morphologie et la production, en gardant la qualité du lait caractéristique de la race. »
Un objectif qui le guidera pour enrichir le troupeau familial de 70 vaches laitières, principalement des prim’Holstein – « qui figurent pour la deuxième année dans la top liste PLM (production laitière moderne, ndlr) », précise Alain Rétaux, le père de Nicolas et jeune retraité de cette exploitation de polyculture-élevage, qui produit également depuis trois générations des volailles de Licques. Aujourd’hui, le poulailler compte 3 200 têtes de poulets et chapons, bénéficiant du Label rouge. Sur les 72 hectares du Gaec de Courtebourne, 22 sont en herbe, le reste en terres labourables.
En reprenant la suite de son père, Nicolas Rétaux souhaite agrandir le bâtiment d’élevage pour améliorer le bien-être animal et celui de l’éleveur, et « avoir une dizaine de rouges flamandes ».
373 races, 2 700 animaux et 1 440 éleveurs participent au Concours général agricole des animaux. Chez les bovins, trois races locales seront présentées à Paris : rouge flamande, blanc bleu et bleue du Nord, pour lesquelles 18 éleveurs du Nord et du Pas-de-Calais ont été sélectionnés. Les concours de rouge flamande et blanc bleu auront lieu sur le ring de présentation au pavillon 1, lundi 28 février de 11 h à 12 h 30 pour les rouges flamandes et jeudi 3 mars de 11 h 30 à 13 h 30 pour les vaches blanc bleu. La bleue du Nord est uniquement en présentation.
Louise Tesse
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