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Installé en 2018, sélectionné au Salon en 2022. Tout va très vite pour Julien Bellenguez, 24 ans, associé avec ses parents dans le Gaec la Manuette, le nom de la rue où se trouve la ferme familiale, à Haut-Loquin (62). Un Gaec dont l’un des béliers boulonnais a été sélectionné pour concourir au Salon, dans la catégorie « jeunes » du concours des moutons boulonnais.
« Je me suis associé avec mes parents en 2018, un an après qu’un salarié a quitté la ferme. La question de la diversification s’est posée pour pouvoir tirer un revenu complémentaire sur l’exploitation. Notre choix s’est porté sur le mouton boulonnais. »
Le bélier qui va concourir à Paris ne porte pas de nom. « On le reconnaît avec son numéro de cheptel », répond Julien. Il n’est pas né, non plus, dans l’exploitation : « Nous l’avons acheté pour ses qualités génétiques et parce qu’il correspond bien aux critères de la race, notamment la tête bleue » (que certains décrivent comme noire, ndlr). Il en coûte entre 400 et 600 euros pour un bélier quand une brebis ne coûte « que » 150 euros.
Une victoire du champion au Salon de l’agriculture aurait des répercussions sur les agneaux nés de ce bélier. Mais victorieux ou perdant à Paris, à son retour à Haut-Loquin, l’animal aura le droit à… une quarantaine. Pour éviter de contaminer le reste du troupeau en cas de maladie attrapée à Paris.
Car dans la ferme, on trouve aussi 70 vaches à lait et 20 vaches allaitantes. « Il y a quelques années, il y avait des porcs à cet endroit-là, explique Julien en montrant l’étable, nous avons réaménagé l’espace pour accueillir des brebis. »
Aujourd’hui le troupeau compte 90 brebis et quatre béliers. En moyenne, 130 agneaux naissent tous les ans au Gaec, sans insémination. « On compte en général 1,4 agneau par brebis et par an. Tous les ans, nous gardons une quinzaine de brebis pour renouveler le cheptel et remplacer les brebis plus âgées », précise ce jeune agriculteur, qui tire ses revenus de la vente des agneaux en boucherie tout au long de l’année.
L’alimentation des animaux est totalement produite à la ferme, « sauf pour les agneaux, précise Julien Bellenguez. Quitte à payer un peu plus cher, nous avons souhaité sécuriser leur alimentation et être sûrs, ainsi, de sortir des agneaux conformes aux demandes des bouchers et des consommateurs tout au long de l’année. » Pour l’instant, car la question se pose de la pertinence à produire, sur place, l’alimentation des agneaux.
Pour les brebis, Julien Bellenguez a misé sur l’écopâturage. 98 % de son troupeau occupe ainsi des terres appartenant au parc naturel des caps et marais d’Opale à Saint-Etienne-au-Mont.
Hervé Vaughan
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