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Le saviez-vous ? Le Département du Nord dispose de 3 200 hectares d’espaces naturels, répartis sur 46 sites ouverts au public. Il y a des espaces dunaires (Zuydcoote, Bray-Dunes…), des sites miniers (Rieulay, Abscon…), des zones humides (Arleux, Condé-sur-l’Escaut…) et des espaces boisés comme le bois de la Tassonnière. Situé sur la RD 90 entre Cysoing et Genech, le massif est relié à l’espace naturel des marais de la Marque. Après avoir racheté ce bois privé, le conseil départemental l’a ouvert au public au printemps 2019. Une équipe d’écogardes l’aménage progressivement, en partenariat avec l’Office national des forêts.
D’une superficie de 44 hectares, le bois de la Tassonnière est un espace boisé constitué d’essences dites « remarquables ». Des jeunes boisements de bouleaux et de peupliers trembles côtoient des futaies très anciennes composées d’arbres plus que centenaires, comme des chênes et des hêtres. Cette chênaie-hêtraie en futaie constitue une partie du bois.
Mais le bois est surtout un refuge pour un grand nombre d’espèces d’animaux et de plantes. « Notre travail consiste à maintenir en état le site et toute sa biodiversité, explique Jérôme Bacquaert.Le chargé de mission environnement au conseil départemental poursuit : “Ces derniers mois, nous avons réalisé des suivis naturalistes de la faune et de la flore afin d’établir un inventaire. Nous avons eu de bonnes surprises puisque neuf espèces patrimoniales (plantes protégées, menacées ou rares, ndlr) ont été découvertes. »
Plusieurs oiseaux forestiers nichent également dans le bois. Comme le pic mar (oiseau aux couleurs noires et blanches). L’autour des palombes (un rapace, proche de l’épervier). La chauve-souris ou encore la chouette. L’écureuil roux est aussi bien représenté, ainsi que le chevreuil.
« La connaissance des milieux et des espèces permet d’acquérir des données précieuses. Et donc d’agir en faveur de leur préservation et de définir des aménagements ou plans de gestion à plus grande échelle », souligne Rémy Béquart, responsable des gardes départementaux de l’arrondissement de Lille. Une veille écologique qui a déjà permis d’engager plusieurs actions.
L’objectif, dans celui de la Tassonnière, est « d’éviter la perte de biodiversité floristique, déclare Jérôme Bacquaert. Car cela entraînerait une perte de l’habitat faunistique ».
Pour y parvenir, le technicien explique qu’il est nécessaire de « garder une diversité de paysages ». Boisements récents et plus anciens, sous-bois, parcelles en régénération naturelle (sans bois d’œuvre), zones plus humides…
« L’idée est d’avoir une mosaïque d’environnements dans laquelle les visiteurs pourront déambuler », résume Rémy Béquart. Rester à créer le circuit.
À l’orée de ce bois, une prairie agricole a été sauvegardée. Elle contient des espèces fourragères et participe à la richesse du site.« Un agriculteur de Cysoing et le conseil départemental ont passé une convention de pâturage. Objectif : entretenir la parcelle, précise Jérôme Bacquaert. Des discussions sont en cours pour faire passer la pâture de 9 à 12 ha environ. »
Au bois de la Tassonnière, animaux de la forêt et animaux des fermes font bon ménage.
Simon Playoult