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Verger : Partager le travail d’une année avec le public

08-09-2022

Actualité

Culture

Christelle et Moïse Labre font partie des 1 783 arboriculteurs français engagés dans le label Vergers écoresponsables. Biodiversité, maladie, récolte manuelle… le couple de Pitgam ouvre ses allées de Boskoop et d’Elstar ce week-end, comme plusieurs autres vergers de la région.

Toute l’année, Christelle Labre et son mari Moïse prennent soin des 13 hectares de leur verger du Terroir, à Pitgam. Un travail qu’ils partagent avec les visiteurs ce week-end. © N. D. R.

Ils ont failli arrêter. C’était en 2017, après l’épisode de grêle survenu au début de l’été. La « pire étape » qu’un arboriculteur puisse rencontrer. Christelle et Moïse Labre, producteurs à Pitgam (59), en parlent avec une pointe d’émotion dans la voix. Une expérience qui leur permet de relativiser une récolte 2022 marquée par la sécheresse. « On est optimiste, on avance même dans la difficulté. »

On se dit alors que rien ne peut arrêter la famille Labre. Déjà, en 2014, il avait fallu un sacré culot pour opérer un tel changement de carrière. Madame travaillait dans l’imagerie médicale, Monsieur dans la pharmacie, tous les deux à Tourcoing (59). En quelques mois, ils basculent dans la production de pommes en reprenant le verger de l’oncle de Christelle Labre, à Pitgam, sur ce versant du bassin de l’Aa.

En huit ans, ils renouvellent le verger en poires, lancent la production de jus de pommes et plantent trois nouveaux hectares de pommes. Désormais, la production oscille entre 15 000 et 20 000 litres de jus par an et 300 à 350 tonnes de fruits. Et, au passage, ils s’engagent dans le label Vergers écoresponsables pour leurs pommiers. Une certification environnementale reconnue par le ministère de l’Agriculture.

« Anti-Meetic »

Au verger du Terroir, ce label se traduit par un volet de prévention. Il s’agit de lutter contre le ver de la pomme, issu de la larve de papillon de nuit appelé « carpocapse » (cydia pomonella). La femelle pond ses larves, qui creusent des galeries jusqu’au pépin. Pour limiter leur présence, les arboriculteurs déploient une technique redoutable : le leurre sexuel.

Il s’agit d’un diffuseur de phéromones destiné à répandre l’odeur de la femelle dans le verger. « Les mâles ne retrouvent pas la femelle, donc ils ne fondent pas de famille, traduit Christelle. On casse les rencontres. C’est un anti-Meetic ! » Inutile d’en mettre dans votre jardin si vous avez trois pommiers. Le leurre sexuel doit pouvoir former un nuage suffisamment large pour être efficace. À Pitgam, Moïse Labre n’en dispose pas moins de 750 unités à l’hectare.

Autre fléau contre lequel le couple doit lutter : la tavelure. Ennemi numéro 1 des pommes, cette maladie est provoquée par un champignon qui se développe au printemps. « On a installé une station météo qui permet de visualiser les risques potentiels de tavelure dans le verger », commente Moïse. Température, humectation, pluviométrie… autant de données précieuses pour anticiper la maladie.

« Quand les gens voient les pommes dans les magasins, ils se disent qu’elles sont trop belles pour être naturelles. Ils ne voient pas le travail que l’on fournit ici toute l’année pour qu’elles soient belles. » Alors, Christelle et Moïse ouvrent leur verger au grand public durant ce week-end (lire aussi l’encadré ci-dessous) qui lancera véritablement la cueillette. Si la récolte de l’Elstar et de la Delbard estivale est déjà en cours, celle de la Jonagold, Canada et Golden rosée débutera mi-octobre. « On se dirige vers une petite récolte, en raison du manque d’eau. Les fruits sont très sucrés, ce qui peut poser des problèmes de conservation », observe Moïse Labre. Et si la cueillette est humide, il faudra être attentif à la dégradation des lenticelles (taches de pourriture) avant de remplir les palox.

Jusqu’à la fin du mois de novembre, une vingtaine de cueilleurs arpenteront les 13 hectares de verger. Les fruits partiront ensuite dans les rayons d’Auchan et de Cora, de Carrefour et de Match où l’on peut voir le visage des deux producteurs sur le packaging. Alors, pourquoi ne pas les voir en vrai ce week-end ? 

Vergers ouverts au public ce week-end

Ce week-end, c’est portes ouvertes dans les vergers écoresponsables (samedi de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 18 h – dimanche de 9 h 30 à 18 h). À La Pommeraie du Courtil, Beugnies (59) : tour en chameau, apiculteur, dégustations… Concert le dimanche. Vergers Terroir du Nord, Pitgam (59) : jeux pour les enfants, apiculteur, brasseur, pressage de jus de pomme, confiturier. Vergers Tellier, Le Quesnoy (59) : jeux pour les enfants, pressoir et fabrication du jus de pomme. Vergers de Viveterres, Godewaersvelde (59) : libre cueillette et vente, jeux pour les enfants (uniquement dimanche). Vergers de l’Épinoy, Épinoy (62) : tour en petit train, pressoir. Dimanche : marché des producteurs.

Nicolas De Ruyffelaere

Lire aussi : Vergers : rencontre avec Jean-Luc Hochart et ses mille pommiers

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