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Cycl’eau Lille aura lieu les 30 septembre et 1er octobre 2020 à Lille Grand Palais. Une première dans les Hauts-de-France. Sur deux jours, ce salon dédié aux professionnels et décideurs de la filière “eau” doit permettre d’apporter des solutions innovantes et locales pour le bassin Artois-Picardie.
L’événement, qui n’est pas ouvert au grand public, pourra accueillir toute association, coopérative ou entreprise agricole. Il comporte deux aspects : la partie commerciale pour les échanges BtoB (interentreprises) et la partie retours d’expériences où les collectivités vont pouvoir témoigner des initiatives mises en place.
Ce rendez-vous sera donc l’occasion de développer des partenariats stratégiques. Objectif : répondre aux problématiques d’irrigation, de gestion de l’eau et de baisse du niveau des nappes phréatiques. L’enjeu est de taille dans la métropole lilloise, après une année d’alerte sécheresse.
En juin 2020, les départements du Nord et du Pas-de-Calais sont d’ailleurs à nouveau passés en vigilance sécheresse. De quoi inquiéter le secteur agricole qui a bien besoin d’eau pour ses cultures.
Face à un “déficit de systèmes d’irrigation adéquats”, les collectivités territoriales et les entreprises locales veulent améliorer la qualité de la ressource et sa gestion. Ceci “en vue d’une consommation domestique et industrielle plus intelligente et responsable”, précise l’association Cycl’eau.
À l’échelle nationale, il s’agit du neuvième rendez-vous Cycl’eau, créé en 2017 sous l’impulsion du Bordelais, Jean-Claude Lasserre, président de l’association Cycl’eau. Depuis trois ans, la tournée se poursuit et réunit les acteurs de la filière et les collectivités territoriales. Dans les Hauts-de-France, la première édition sera dédiée au bassin Artois-Picardie. Un bassin atypique, puisque le risque d’inondation est élevé pour un grand nombre de communes.
Par ailleurs, la ressource en eau est particulièrement fragile, selon l’association Cycl’eau. Pourtant, les eaux souterraines des Hauts-de-France “permettent de satisfaire près de 95 % des besoins en eau potable du territoire”. Mais les nappes phréatiques sont “surexploitées” , ce qui met en péril “la pérennité de l’alimentation en eau des populations et des industries installées dans certaines zones”, décrypte l’association.
Autre constat dans la région : les restrictions d’usage de l’eau qui se multiplient, à cause des périodes de sécheresse et du déficit pluviométrique des derniers hivers.
Les Hauts-de-France se caractérisent également par une qualité de l’eau “médiocre” d’après Cycl’eau. Ceci s’explique par différents facteurs selon l’asociation : historiques (séquelles de la guerre) ; agricoles (cultures intensives) ; et démographiques (risque de pollution face à la densité de population deux fois plus élevée que la moyenne nationale).
“Notre enjeu pour les deux prochaines décennies est d’arriver à mieux utiliser et réutiliser la ressource en eau. Nous devons impérativement réemployer les eaux usées traitées, mais non potables, pour l’arrosage, l’irrigation agricole, le nettoyage des rues”, explique Jean-Claude Lasserre, initiateur de Cycl’eau.
Et d’ajouter : “La question de l’utilisation des eaux pluviales dans les nouveaux projets immobiliers est aussi un sujet de taille. À défaut, nous risquons d’épuiser les nappes phréatiques qui ont de plus en plus de peine à se reconstituer”.
Lauren Muyumba