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Faire revivre un site industriel à l’abandon, c’est le défi relevé par la métropole de Lille avec l’aménagement de l’ancienne friche Fives Cail, dès 2012. Sur cet immense chantier de 25 ha, depuis quelques années, une ferme urbaine est sortie de terre. C’est l’association Lilotopia, créée par Alix Réquillart en janvier 2021, qui anime ce lieu atypique niché dans les quartiers de Fives et d’Hellemmes. Au mois d’octobre, Lilotopia a lancé une levée de fonds pour développer l’aménagement de la ferme. Depuis novembre, la campagne participative s’est achevée, avec, à la clé, un budget réjouissant.
“Sur les 10 000 euros attendus, nous en avons récolté 5 600”, expose Marguerite Labouré, chargée de communication de l’association. Une jolie cagnotte, majoritairement financée par des donateurs privés, qui permet de financer les premiers projets de la toute jeune association développant “des systèmes agricoles adaptés aux contraintes de la ville : sol pollué, espace restreint, sur toit ou encore sur les façades de bâtiments”.
Cet espace d’expérimentation, géré à la fois par l’école d’ingénieurs Junia ISA et Lilotopia, prenait déjà quartier dans le projet Halle gourmande – cet “écosystème de cuisine décliné en plusieurs équipements” (cuisine commune, commerces de bouche, incubateurs de start-up), initié par la ville dès les premiers rafraîchissements de la friche. Quelques années plus tard, la ferme urbaine s’est étoffée et fait désormais partie du collectif Chaud bouillon, dans la même veine. Son espace aménagé de 350 m² en agriculture hors-sol (avec notamment une serre ou encore un poulailler) prend maintenant place au bout du cours Jean-François Cail.
Cette tirelire permet donc à l’association de “continuer l’activité de manière un peu plus soutenue”, précise Alix Réquillart, présidente et animatrice de Lilotopia. Entre autres, développer les ateliers participatifs avec le public : “Savoir cultiver ses vers de farine ou construire son kit d’autoproduction en cultivant des champignons ou encore des endives”. C’est aussi poursuivre les partenariats existants et investir dans des achats essentiels. “Acheter un vélo cargo, entretenir les systèmes d’hydroponie et d’aéroponie”, énumère Marguerite Labouré.
Bref, un “petit coup de fouet”, pour relancer la dynamique de l’association, qui cherche aussi à se faire connaître du grand public et des habitants du quartier d’Hellemmes. In fine, les produits de saison cultivés sur la ferme seront vendus ou consommés à Chaud bouillon ou en circuit court (notamment au supermarché coopératif Superquinquin de Fives).
Petite nouveauté dès l’année prochaine : la ferme urbaine va se doter de truites arc-en-ciel, placées sous la responsabilité des ingénieurs de Junia qui alimenteront le système d’aquaponie. Alix Réquillart souhaite également embaucher une personne pour “un poste polyvalent de coordination et d’animation sur l’association et la ferme”.
En attendant, un service civique rejoindra la ferme en février pour épauler les animateurs et bénévoles. De quoi grossir les rangs de l’association déjà composée d’une vingtaine de personnes.
Laurène Fertin
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