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Il y a un marché, on en est certain. Selon les chiffres officiels en 2020, 11 % du volume des isolants étaient d’origine biosourcée, parmi tous les isolants confondus vendus.
Et les Hauts-de-France ne sont pas trop mal situés.
Au CD2E, on perçoit une certaine évolution. On peut parler de la construction en paille, en lin, en chanvre. Il y n’y a pas encore suffisamment de projets pour que ce soit représentatif, mais on observe qu’ils sont de plus en plus utilisés. Maisons & Cité, par exemple, est plutôt à 50 % de biosourcés. Et il y a les autres matériaux : laine de bois, ouate de celluloses, textiles recyclés ou la laine de mouton. Chacun a des avantages et des inconvénients, mais ils sont complémentaires.
Au CDE2, on pense que pour augmenter le volume, il va falloir prendre tous ces matériaux en compte.
Aujourd’hui, il n’y a pas de cadre législatif (pour les biosourcés, ndlr), mais il y a la RE2020 qui encadre la construction en neuf.
C’est une incitation à décarboner la construction, une nouvelle réglementation environnementale qui veut augmenter les performances thermiques et énergétiques du secteur du bâtiment. Elle vise à décarboner de deux manières.
Déjà la construction et ensuite, en deuxième, transformer l’énergie utilisée pour chauffer ou refroidir le bâtiment.
En utilisant du chauffage électrique, ou en basculant sur des modes de chauffage comme la biomasse. […] On est au premier palier de la RE2020 (quatre autres sont prévus : 2025, 2028 et 2031, ndlr). L’objectif est d’aller chercher de la performance au fur et à mesure. […] Concernant la réhabilitation des bâtiments, ça devrait arriver, on parle d’une réglementation d’ici deux ans. […] Aujourd’hui, dans le secteur, vous avez un quota carbone pour votre bâtiment. C’est-à-dire, je vais émettre du CO2 à tel endroit, alors je ne vais pas en émettre à un autre endroit pour compenser. Ces quotas sont amenés à décroître et on va devenir de plus en plus exigeants.
Aujourd’hui, la laine de mouton est un déchet. En tout cas, elle est considérée comme un déchet dans une économie extractive.
Alors, qu’est-ce qu’on peut en faire ?
Cela peut être de la transformer pour le secteur du bâtiment. On peut imaginer diverses utilisations. Il y a un gisement, une ressource qui aujourd’hui est sous-utilisée. L’enjeu va être de structurer cette filière.
Kévin Saroul