Votre météo par ville

Les éleveurs de bovins viande interpellent les pouvoirs publics

17-04-2020

Actualité

C’est tout frais

Depuis le 15 avril, la fédération nationale bovine incite les éleveurs à conserver le plus de temps possible leurs animaux à la ferme. Le but : alerter les pouvoirs publics et jouer sur les prix.

Conserver des animaux à maturité a un coût, la FNB appelle au discernement. © DR

La fédération nationale bovine (FNB) a appelé les producteurs, le 15 avril 2020, à retenir au maximum les animaux dans leurs exploitations. La ligne de conduite a été relayée par les fédérations départementale et régionale.

« Bien sûr nous gardons notre discernement, précise Christophe Hochedé, administrateur de la FNB au niveau régional. Garder des animaux à maturité dans ses bâtiments a un coût. Chaque élevage a ses problématiques de trésorerie, de fourniture d’aliments. Nous savons que tout le monde ne pourra pas suivre. » Qu’importe, il s’agit cette fois de faire masse et d’interpeller les pouvoirs publics.

Démarches à l’arrêt

À la suite des décisions prises lors des états généraux de l’alimentation, la filière bovine viande s’est organisée afin de prévoir une montée en gamme. Les dossiers de labels rouges et autres filières de qualité commençaient à être prêts. Mais le coronavirus a désorganisé le calendrier. « Certains éleveurs attendent une visite des organismes certificateurs pour pouvoir valoriser leurs productions », raconte-t-il.

Autre pépin, la prise en compte du coût de production dans les achats de viande, prévue par la loi EGAlim mais pas toujours respectée. « Une partie de mon élevage est contractualisé sur la base des indicateurs de coûts de production, reconnaît l’administrateur. Mais cela ne concerne que quelques têtes de mon troupeau. C’était tout de même bien parti. » Mais la crise sanitaire a tout stoppé. Et le contraire s’est même produit : les prix ont été revus à la baisse. « Pour les jeunes bovins par exemple, les prix ont diminué de 20 centimes depuis le début du confinement », illustre Christophe Hochedé.

Le but de cette démonstration est également de ne pas engorger le marché et jouer sur les prix. Il faut le dire, avec le confinement, le marché de la viande a été perturbé. Avec la fermeture des lieux de restauration hors domicile, les industriels se sont retrouvés avec des morceaux invendus : filets, entrecôte et côte à l’os, principalement consommés dans les restaurants.

« Cela a déséquilibré le marché, j’en conviens, mais ce n’est pas à nous, producteurs, d’en pâtir, ajoute l’administrateur de la FNB. Ces morceaux ont été stockés. Depuis une semaine, ils sont de nouveau consommés et le marché est revenu à l’équilibre. » Pourtant, les prix ne sont pas repartis à la hausse, ni même maintenus.

Éviter la décapitalisation

Ne pas engorger le marché est donc crucial pour les producteurs de viande bovine. « Si nous ne le faisons pas aujourd’hui, on va le payer très cher plus tard, décrit Christophe Hocheré. De plus, il n’est pas normal que nos coûts de production ne soient pas pris en compte lors des ventes. »

Selon lui, il en va de l’indépendance alimentaire de la France. Si les prix ne se maintiennent pas, les éleveurs risquent d’abandonner la filière et la France d’importer encore plus de viande. Un non-sens quand on sait que quelques jours plus tôt, Emmanuel Macron parlait de relocaliser la production. Un non-sens quand on voit aujourd’hui les conséquences des excès de la mondialisation.

Lucie Debuire

Facebook Twitter LinkedIn Google Email
Noël autrement (4/4). De garde avec les soignants
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Noël autrement (3/4). Une fête aux accents d’ailleurs
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Émilie roibet, itinéraire d’une reconversion bien pensée
Architecte paysagiste de formation, Émilie Roibet a quitté ses bureaux lillois pour créer sa ferme florale "À l'ombr [...]
Lire la suite ...

Une Cuma qui a le sens de l’accueil
Localisée à Bois-Bernard, la Cuma " L'accueillante " est confrontée aux départs en retraite de ses membres, souvent [...]
Lire la suite ...

DOSSIER ÉNERGIE. À la centrale de Lens, le bois devient énergies
Unique dans la région, par son genre et sa taille, la centrale de cogénération de Lens produit à la fois de l'élect [...]
Lire la suite ...

Inondations : après la pluie, se reconstruire
Une semaine après les premières crues, le Pas-de-Calais tente d'émerger peu à peu, malgré la menace de nouvelles in [...]
Lire la suite ...

Inondations : 50 millions d’euros pour les collectivités sinistrées
Le chef de l'État en déplacement à Saint-Omer et à Blendecques, le mardi 14 novembre, a annoncé un plan d'aide pou [...]
Lire la suite ...

À la ferme du Major, “on crée de l’énergie”
La ferme d'insertion du Major, à Raismes, emploie 40 hommes et femmes éloignés de l'emploi pour leur permettre, en ac [...]
Lire la suite ...

Jean-Marie Vanlerenberghe : « L’attentat à Arras a souligné les failles du dispositif »
Ancien maire d'Arras et doyen du Sénat, Jean-Marie Vanlerenberghe réclame « une réponse ferme » mais dans le resp [...]
Lire la suite ...

Changer de goût et agir pour le futur
Plus saine, plus durable, plus accessible, l'alimentation de demain doit répondre à d'innombrables défis. À l'occasi [...]
Lire la suite ...

Retour sur la première édition du championnat international de la frite
Le premier championnat international de la frite s'est déroulé à Arras le samedi 7 octobre 2023. Soleil et ambiance [...]
Lire la suite ...

Jean-Paul Dambrine, le patron sensas’
Il est l'icône de la frite nordiste. À 75 ans, Jean-Paul Dambrine, fondateur des friteries Sensas et président du jur [...]
Lire la suite ...

Quatre lycéennes d’Anchin à la conquête de l’Andalousie
Iris, Angèle, Louise et Eulalie, lycéennes à l'Institut d'Anchin, ont passé trois semaines caniculaires près de Sé [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Nord, plusieurs nuances de rose, plusieurs nuances de bleu : l’éparpillement façon puzzle
Avec 11 sièges à pourvoir, c’est le département à renouveler le plus grand nombre de sièges derrière Paris : le [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Pas-de-Calais, la droite (presque) unie, la gauche en ordre dispersé et l’éventualité du Rassemblement National :
Pour les prochaines élections sénatoriales, les gauches ne font pas bloc dans le Pas-de-Calais. La droite, elle, table [...]
Lire la suite ...

Découvrez le supplément élevage – Avril 2024

Numéro 360 : 12 avril 2024

3 questions à Quentin Blond,vétérinaire et président du Conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Hauts-de-France
  quentin blond, vétérinaire et président du conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Haut [...]
Lire la suite ...

Mettre en commun ses forces pour mieux fonctionner
Travailler en Coopérative d'utilisation des matériels agricoles peut favoriser le bien-être des éleveurs en leur lib [...]
Lire la suite ...

La traite, un moment clé à ne (surtout pas) négliger
La traite est un moment important de la journée, mais elle peut aussi s'avérer pénible, à la fois pour le trayeur et [...]
Lire la suite ...

Une charte pour le bien-être animal
Créée en 1999, la charte des bonnes pratiques d'élevage ne cesse de s'adapter aux demandes sociétales et réglementa [...]
Lire la suite ...

Au cœur des terres

#terresetterritoires