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« Tous les indicateurs sont au rouge – très foncé – pour 2022 », lance Stéphane Brichet, président d’A Pro Bio. À l’occasion de l’assemblée générale de l’association mardi 31 mai, à la brasserie du Moulins d’Ascq, à Villeneuve-d’Ascq (59), l’année 2021 et les premiers mois de 2022 ont été scrutés à la loupe.
Réforme de la PAC, échéances électorales, niveau d’inflation qui s’envole, Covid, contexte anxiogène de la guerre en Ukraine, « 2022 s’annonce à nouveau pleine d’incertitudes quant aux capacités, leviers et opportunités de développement de la filière bio, nationale comme régionale », annonce Stéphane Brichet, qui espère cette crise conjoncturelle plutôt que structurelle.
Si la bio a connu une croissance à deux chiffres pendant plus de dix ans, un palier semble aujourd’hui atteint. La filière est menacée par une baisse des ventes, expliquée notamment par la fragmentation des démarches environnementales, la concurrence du local, la perte de pouvoir d’achat et la perte de confiance envers un label qui ne garantit pas une juste rémunération des producteurs, ni des produits locaux et de saison.
« La bio n’est plus ce marché à forte croissance de ces dernières années, insiste le président qui veut garder un message positif. En dépit des vents mauvais qui viennent menacer la dynamique bio régionale, la mobilisation et l’envie de collectif doivent primer pour donner à voir la richesse et la complémentarité des acteurs de la filière bio des Hauts-de-France. »
C’est la mission que s’est donnée A Pro Bio depuis 1994 : fédérer, faire dialoguer et outiller toujours plus d’entreprises, de territoires, de partenaires engagés pour développer et promouvoir la filière bio régionale.
L’association compte aujourd’hui 103 adhérents, transformateurs, distributeurs, producteurs, associations de consommateurs, ambassadeurs de la bio, fournisseurs de biens et services et porteurs de projets.
« Les signaux d’alerte nous ont incités à nous mettre en ordre de marche pour identifier et activer les principaux leviers de soutien au développement et à la résilience de la filière », souligne Stéphane Brichet. Renforcement du dialogue entre acteurs, du producteur au consommateur, diversification des débouchés, amplification des actions de promotions du label ont été ciblés « pour amortir les turbulences à venir, sécuriser la filière et soutenir le développement et le maintien des surfaces bio dans notre région ».
L’ensemble des acteurs concernés semble avoir pris la mesure de l’ampleur de la tâche qui les attend. « C’est par l’alimentation durable, locale, de saison que l’on maîtrise le mieux nos approvisionnements », reprend Stéphane Brichet.
Julien Picq, chargé de mission à l’Agence Bio – dont A Pro Bio vient de rejoindre le conseil d’administration – a annoncé lors de l’assemblée générale le lancement d’une campagne de promotion nationale de l’agriculture biologique à hauteur d’un million d’euros à destination du grand public pour faire du bio un nouveau réflexe dans le quotidien des Français avec le slogan « Pour nous et pour la planète, #BioRéflexe ».
Louise Tesse
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