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Bio : Le verger de Beaudignies vante le commerce équitable

25-05-2022

Actualité

Consommation

Le dimanche 15 mai, une cinquantaine de personnes sont venues découvrir le verger de Beaudignies, dans l’Avesnois, mais aussi la démarche Bio équitable. Un label mis en place par la coopérative Norabio pour garantir des revenus plus stables.

Amandine Lecerf, des Vergers de Beaudignies, produit du bio équitable. © L. D.

« C’est dans des contextes économiques compliqués comme aujourd’hui que la bio équitable prend tout son sens », annonce Amandine Lecerf, présidente de la coopérative spécialisée dans la bio Norabio et arboricultrice aux Vergers de Beaudignies.

Cette bio équitable mise en lumière par l’agricultrice permet une juste rémunération du producteur en fonction du marché et de sa production. Ce label n’est pas détenu par les producteurs, mais par la coopérative Norabio qu’elle représente.

Un accord est trouvé chaque année pour définir, selon les produits, un prix plancher et un prix plafond. « Quand le marché est chargé, on va plutôt utiliser des cotations basses, précise l’arboricultrice. Lorsqu’il y a peu de marchandises sur le marché, on se basera sur un prix haussier. Mais surtout, quand la production est faible à cause de la météo ou d’un ravageur, les produits sont cotés sur la fourchette hausse. Avec ce système, on sait pourquoi on travaille. Cela nous garantit un revenu plus stable. »

Rassemble autour de la bio

C’est dans cet état d’esprit qu’Amandine Lecerf et son mari Pierre ont décidé d’ouvrir les portes de leur verger le dimanche 15 mai lors de la quinzaine du commerce équitable. Le but était de sensibiliser les consommateurs à la bio mais aussi à l’équitabilité de la démarche.

Lire aussi : Découverte : Le bio équitable a « sa » journée

« Nos produits sont plus chers, certes, mais c’est parce que nous avons des coûts de production plus élevés, que nous travaillons également à soutenir la biodiversité et à moins polluer notamment, ajoute la présidente de Norabio. Nous avons également un volet social qui est de soutenir l’emploi en ruralité et de dynamiser nos territoires. »

Lors de cette journée, des visites du verger (lire l’encadré ci-dessous pour le découvrir) ont été proposées. Un atelier, organisé par l’association Consom’acteurs, a permis d’expliquer aux visiteurs l’intérêt d’acheter des produits bio locaux et équitables. Bio en Hauts-de-France était également présent. Tout cela s’est bien sûr déroulé dans la convivialité pour faciliter les échanges.

Faire face à une conjoncture délicate

Une initiative qui arrive à point nommé dans le contexte économique actuel. Avec l’inflation, les aliments bio ont tendance à être boudés par les consommateurs. Les magasins spécialisés ont enregistré une baisse de 15 % de leur chiffre d’affaires.

« Ce n’est pas entendable pour un producteur qu’on ne lui achète pas tous ses produits à son coût de production, admet Amandine Lecerf. Nous allons devoir faire le dos rond quelque temps, mais certains n’ont pas la capacité de le faire. Je crains de laisser des agriculteurs bio sans solutions, des filières vont certainement mourir et ce n’est pas dans nos valeurs. »

Car même en bio, le producteur peut manquer de sécurité sur la commercialisation de ses produits. Un enjeu de marché qui s’ajoute à ceux techniques que doivent relever Amandine et Pierre Lecerf : conserver la qualité sanitaire de leur verger tout en assurant une belle production, le tout en bio bien sûr.

La bio, une philosophie pour ces arboriculteurs

Dans le cœur de l’Avesnois, près de Le Quenoy, niché entre des prairies, les six hectares du verger d’Amandine et Pierre Lecerf se dévoilent. Pommes, prunes, poires, cerises, noix et coings, entre autres, y sont cueillis chaque année depuis leur reprise de l’exploitation en 2009.

Convertis en bio dès leur arrivée, ils vendent aujourd’hui leurs fruits pour moitié en vente directe : au magasin de la ferme, sur les marchés, dans les magasins bio de la région mais aussi dans les Amap. Le reste est commercialisé aux Biocoop, via la coopérative Norabio. Les bonnes années, la récolte peut atteindre les 100 tonnes de pommes.

Pour ne rien gâcher des petits calibres ou des fruits un peu endommagés, une gamme de huit jus de fruits différents est pressée. La transformation se fait à 3 kilomètres du verger, faute de place à la ferme.

L’exploitation compte également 8 hectares de prairies entretenues par une cinquantaine de moutons. Ces derniers vont aussi brouter les interrangs du verger en hiver. « Cela va dans notre démarche d’agriculture biologique et nous donne un lien entre le végétal et l’animal », explique Amandine Lecerf. Le couple a réimplanté trois kilomètres de haie, semé des bandes fleuries, posé des nichoirs pour les oiseaux et possède quelques ruches pour favoriser la biodiversité. C’est aussi ça la bio.

Claire Duhar

Lucie Debuire

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