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On l’a appris hier soir : le conseil de surveillance qui devait élire son président et renouveler – ou non – sa confiance au directoire est reporté au mardi 15 décembre 2020.
Motif avancé : une lettre envoyée par Jean-Charles Lefebvre, président du conseil de surveillance depuis juin 2019, aux 25 membres du conseil, apprend-on dans les colonnes du Figaro. Elle somme trois élus du conseil, condamnés fin novembre pour de fausses accusations de terrorisme, de démissionner “sans délai”, selon Les Echos.
Il semblerait que dans cette bataille des pots de terre contre le pot de fer, tous ne partent pas en guerre avec les mêmes armes de communication. “Coup de théâtre dans l’affaire Tereos”, titre le journal économique dans un article paru hier soir à 19h sous la mention “Exclusif”. “A la veille d’un conseil de surveillance susceptible de voir accéder au poste de président Gérard Clay, le leader de la fronde contre la gouvernance du groupe sucrier, on apprend qu’il est, ainsi que deux autres élus, reconnu “coupable de dénonciation calomnieuse” par le Tribunal correctionnel de Paris, et contraint de démissionner.”
Rendue publique (ici, ici ou encore ici) le 26 novembre dernier, cette information “exclusive” brandie quinze jours après sa parution dans la presse interroge. Les coopérateurs ont procédé le 30 novembre à l’élection de leurs conseillers régionaux (sortes de “grands électeurs” chargés d’élire le président du conseil de surveillance de Tereos). Ont-ils pu, lors de ce vote, occulter cette information cruciale sur la vie de leur coopérative sortie quatre jours plus tôt ?*
Condamnés pour dénonciation calomnieuse à 1500 € d’amende avec sursis, et un 1€ de dommages et intérêts, les trois “frondeurs” n’ont cependant pas été frappés d’inéligibilité par le Tribunal. Sur quelle base l’actuel conseil peut-il donc demander à des conseillers élus démocratiquement de démissionner en cours d’élection ? La question reste ouverte**.
Un épisode de plus dans “l’affaire Tereos”, qui pourrait attiser un peu plus la colère de certains coopérateurs face à une gouvernance qu’ils ne jugent pas assez transparente.
Lucie De Gusseme
*Mise à jour du 11/12/20 : Le journal Les Echos explique dans son article que la condamnation, prononcée le 26 novembre, n’est devenu un jugement définitif que le 7 décembre (car les trois condamnés avaient jusqu’à cette date pour faire appel de cette décision, ce qu’ils n’ont pas fait).
**La rédaction a, depuis la publication de cet article, pu accéder à une édition des statuts de Tereos, dont l’article 12 prévoit que “l’exclusion d’un associé coopérateur peut être prononcée par le conseil de surveillance pour des raisons graves, notamment si l’associé coopérateur a été condamné à une peine criminelle, s’il a nui ou tenté de nuire sérieusement à la coopérative par des actes injustifiés”.