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Pesticides : Le règne des paradoxes

09-05-2023

Actualité

Politique-syndicalisme

Autre problème soulevé par les députés de la commission Pest : la mise en cohérence des règles commerciales avec les politiques européennes de santé publique et environnementale. Peut-on continuer à produire des pesticides pour les exporter alors que leur usage a été interdit dans l’Union européenne ? À quand des mesures de réciprocité ?

drapeau Union européenne
Les paradoxes des règles commerciales et politiques européennes. © Pixabay

C’est une problématique récurrente pour les agriculteurs européens : la concurrence avec les régions du monde où la réglementation sur les pesticides est très souple. Aussi, de longue date, ils réclament plus de cohérence à l’échelle internationale et à l’échelle même de l’Union européenne, aussi bien en ce qui concerne leur utilisation que leur vente.

Lire aussi : Pesticides : Où en est l’Europe ?

Exporter l’interdit

Car, si dans l’UE, des pesticides sont interdits, cela n’empêche pas certains États membres (dont la France jusqu’à récemment) d’autoriser la fabrication de ces mêmes pesticides sur leurs territoires pour ensuite les exporter. Ainsi, selon une étude de l’ONG suisse Public Eye, « entre 2013 et 2020, la Belgique a exporté en moyenne 5 360 tonnes de pesticides interdits dans l’Union européenne vers des pays tiers Â», raconte Jonas Jaccard, chargé de plaidoyer pour l’ONG SOS Faim. « Par exemple, la Belgique a exporté des pesticides avec des substances interdites dans l’UE vers les Philippines Â», poursuit-il.

Mais le vrai problème selon lui est que les productions agricoles philippines, sont ensuite importées en Europe. « C’est absurde d’avoir des produits bannis de la production européenne mais exportés à l’extérieur pour ensuite les importer en Europe. Il y a là des problèmes de santé et de compétition avec les agriculteurs des autres pays Â», argue Eva Corral ingénieure en agriculture qui a travaillé sur les pesticides au Bureau européen de l’environnement.

Pour Heinz-Joachim Höfer, membre du Parti socialiste européen, « il faut que les exploitants agricoles européens soient soutenus, notamment quand ils opèrent des transitions vers l’agriculture biologique. Quant à la concurrence déloyale, il faudrait interdire l’importation de produits utilisant ces substances et trouver des accords bilatéraux et on pourrait même taxer les produits utilisant ces substances. Et il faut plus de cohérence politique, au sein même de l’UE. Â» 

Eglantine Puel

Lire aussi : Les alternatives aux pesticides de synthèses : l’enjeu clé du règlement « SUR Â»

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