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Quel bilan tirez-vous du premier plan bio ? Le bilan est positif car on a une adéquation entre l’offre et la demande. On avance, on ne régresse pas. Il y a une agriculture avec un grand A, qui est diverse et diversifiée. Un agriculteur qui aspire à produire en bio se trouve dans un environnement favorable. Le but est de répondre aux attentes des consommateurs qui évoluent. Depuis le covid, notamment, la demande de la restauration collective a diminué avec le télétravail.
Le nouveau plan bio aurait-il pu être plus ambitieux ? Il est cohérent avec les nouvelles difficultés auxquelles la bio doit faire face pour avoir, non pas des buts non atteignables, mais au contraire que l’on puisse gravir des marches chaque année. Les objectifs sont toujours très ambitieux : on vise 6 % de la surface en bio pour 2027 et 9 % sur les aires d’alimentation captage. Pour autant, il y a une augmentation des déconversions en France. Au 1er janvier 2022, on était déjà à 5 % de déconversion d’après l’Agence bio. En Hauts-de-France, comme nous sommes jeunes et progressons, il y a peu de déconversions. Il y aurait aussi 30 % de lait bio qui partirait en conventionnel, ce qui est problématique. On essaie également de comprendre pourquoi il y a une baisse de la demande en restauration collective. Autour de la table, il y a aussi les conseils départementaux qui la financent. Les grandes et moyennes surfaces veulent des produits bio pas chers, ce qui revient à détruire la valeur qu’apporte le producteur au produit. Ce n’est pas judicieux. La bio est toujours plus chère que le conventionnel : il y a des atouts mais la récolte est moindre en quantité, on a davantage de main-d’œuvre. La bio est positive pour la santé, pour l’environnement.
Quels sont les freins au développement de la bio dans le Nord-Pas de Calais ? Cela est variable selon les filières. L’élevage a de grandes difficultés. L’an passé, les légumes, puis les œufs ont aussi connu des difficultés. Les grandes cultures continuent d’avancer et de se structurer. Le but est que les filières puissent avancer, avec des acteurs au plus proche des producteurs. Le plan bio est bien pensé, il n’est pas exubérant mais cohérent et en adéquation avec les différents interlocuteurs. Cela le rend plus facilement atteignable. Le tout est de régler les différentes problématiques : le pouvoir d’achat du consommateur, les changements d’attitude de consommation, de nouveaux rythmes de travail, donc des modes d’accès différents à la restauration collective…
Propos Recueillis Par Louise Tesse
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