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« Nous comptons sur la PFUE pour porter une vision ambitieuse et stratégique pour l’agriculture européenne, en remettant en perspective les enjeux alimentaires et environnementaux. C’est une échéance importante et nos attentes sont fortes » , souligne la FNSEA dans un communiqué du 3 janvier. Le syndicat agricole entend tout d’abord « intégrer la durabilité aux politiques commerciale et extérieure européennes » , autrement dit, mettre un terme aux distorsions de concurrence intra et extracommunautaires qui pénalisent actuellement les agriculteurs français.
Il en est ainsi de l’interdiction des emballages plastiques pour les fruits et légumes appliquée depuis le 1er janvier. En effet, les fruits et légumes frais français seront les seuls à ne pas être étiquetés dans les rayons des magasins en France. La France sera aussi le seul pays à ne plus pouvoir étiqueter ses produits pour informer le consommateur à l’étranger.
Pour parvenir à l’objectif de durabilité, « il convient de renforcer la capacité de l’UE à assurer sa sécurité alimentaire de manière indépendante » , insiste la FNSEA qui réclame de suspendre les accords avec le Mercosur et de stopper les actuelles négociations entre d’une part l’Union européenne et d’autre part l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Très favorable aux clauses miroirs, en particulier sociales et environnementales qui sont également le cheval de bataille du ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie, le syndicat majoritaire souhaite « intégrer l’agriculture au mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF) ou a minima exclure le secteur des engrais » .
La FNSEA pousse également le gouvernement à poursuivre l’harmonisation sociale européenne en matière de salaire minimum et de travail détaché. Elle demande en particulier l’adoption de la directive pour des salaires minimaux adéquats dans l’UE. « Un texte qui encourage une augmentation globale des salaires minimums nationaux jusqu’au seuil de 60 % du salaire médian brut et/ou de 50 % du salaire moyen brut dans chaque État membre » .
Objectif : faire en sorte de réduire le dumping social et que le coût du travail en France retrouve une certaine compétitivité dans les filières employeuses de main-d’œuvre comme le maraîchage, l’horticulture, l’arboriculture, la viticulture…
Assurer la compétitivité de l’agriculture française et européenne passe par la révision de la directive sur l’utilisation durable des pesticides (Directive SUD) en particulier sur des indicateurs ” harmonisés entre les États membres “, plaide la FNSEA. C’est pour elle, une condition sine qua non pour permettre au vieux continent de renforcer son indépendance vis-à-vis des pays tiers. Dans la droite ligne de la 3e révolution agricole prônée par le ministre de l’Agriculture, le syndicat souhaite également favoriser la recherche et le développement, notamment dans l’édition génomique et les New Breeding Techniques (NBT) et le numérique.
Vigilante sur l’évaluation que la Commission européenne pourra mener sur le bien-être animal, la FNSEA entend que la France profite des six mois de la présidence pour « mieux rémunérer les agriculteurs et mieux informer le consommateur » , ce qui passe, selon elle, par l’adoption au niveau européen de l’étiquetage obligatoire de l’origine, par l’évolution du droit européen de la concurrence et par « des politiques de qualité pragmatiques, à dimension économique » . Dans ce contexte, il ne faut pas « exclure ni stigmatiser des productions (viandes et vins) qui sont des fleurons de notre patrimoine alimentaire européen » , insiste-t-elle, lançant un message à peine subliminal aux associations véganes.
Promouvoir l’agriculture comme solution contre le changement climatique constitue le quatrième et dernier axe que la PFUE devra mettre en place. Sur ce volet, la FNSEA veut que l’Europe mette en place « une politique ambitieuse en matière de carbone » et qu’elle veille, à travers les programmes “Fit for 55” et “Biodiversité 2030” à rester en cohérence avec les stratégies agricoles, notamment en termes de durabilité économique.
Actuagri
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