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L’histoire de l’Ehpad et de la résidence autonomie du Bon air avec les enfants remonte à il y a presque 20 ans à Marles-les-Mines (62). Créé en 1977 et géré par la commune, il est depuis 2013 à la charge de l’association La Vie active. Entre-temps, en 2007, Laurent Danel est nommé directeur du complexe.
« À l’époque, on accueillait déjà pour un service de restauration, les enfants du centre de loisirs pendant les vacances scolaires », raconte le quinquagénaire. Or, le maire de la commune, à l’époque Marcel Coffre, a un problème : les enfants des écoles maternelles et primaires de la ville doivent se rendre au collège pour déjeuner. « Ce n’était évidemment pas dimensionné pour ça ! Donc en 2014, il m’a demandé si nous pouvions accueillir les classes de primaire d’une des trois écoles de la ville. Finalement, cela s’est transformé en accueil de toutes les maternelles de la ville ! » Si résidents et enfants ne déjeunaient pas ensemble, « il y avait du brassage ! » Puis vient le covid, qui met un coup d’arrêt à cela.
Laurent Danel réfléchit donc à un projet qui permette de « garder » les enfants au quotidien dans l’établissement. « Je pensais à Christiane dont la raison de vivre était de vérifier que la porte de l’Ehpad était bien ouverte pour que les enfants puissent rentrer. Je savais que la présence d’enfants faisait du bien aux résidents, notamment ceux qui font partie du monde du handicap ou souffrant d’Alzheimer. C’est comme si ces patients retrouvaient tous leurs instincts. »
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En 2017, le projet d’une microcrèche est lancé (12 enfants maximum). Entre-temps, les équipes municipales changent et il faut attendre 2021 pour que l’idée soit entérinée. La microcrèche devrait donc pouvoir accueillir des enfants dès la rentrée 2024.
« Le but est qu’il y ait une certaine mixité sociale », explique Laurent Danel. Pour cela, la microcrèche est financée en PSU (prestation de service unique) : une participation des familles en fonction des revenus, une participation de la CAF et une participation de la municipalité.
Quant à l’intergénérationnalité, Laurent Danel l’imagine sous forme « d’activités communes avec les résidents. Peut-être pas tous les enfants en même temps d’ailleurs. Et puis, le temps des travaux, je vais inviter les résidents et les équipes à venir voir l’avancée pour qu’ils puissent investir ce projet. »
Et le directeur nourrit une envie plus profonde : « Mon rêve, c’est qu’une dame de 98 ans, résidente ici, puisse dire qu’elle était à la microcrèche quand elle avait deux deux. »
Eglantine Puel