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Une bonne nouvelle arrive en ce lundi matin ensoleillé. Un arrêt de bus vient d’être installé au château d’Ecou, à Tilques (62), point de ralliement de la centaine de réfugiés ukrainiens hébergés dans l’Audomarois, dont 21 à la ferme du château.
« J’étais aux États-Unis lorsque la guerre a commencé», confie Mary Meaney, hôtesse du château d’Ecou. À son retour en France, elle se démène pour aider les Ukrainiens et pour accueillir des réfugiés chez elle. « J’ai rapidement compris que si je voulais aider, c’était à moi d’organiser les choses. »
Elle n’est pas la seule à vouloir se mobiliser et s’entoure rapidement d’une équipe de bénévoles, voisins et amis, souhaitant apporter main forte aux réfugiés. Un bus est affrété pour la Pologne pour aller récupérer des Ukrainiens ayant fui leur pays, et les ramener dans l’Audomarois où des familles étaient prêtes à les accueillir.
Mary Meaney, bien sûr, qui hébergent 11 jeunes et deux familles, mais aussi de nombreuses personnes, que cette guerre ne laisse pas indifférent. Le château d’Ecou se transforme depuis le début du mois en centre d’accueil. « Nous sommes une équipe entière. Le maire de la commune mais aussi tous les voisins et habitants des alentours viennent nous donner un coup de main. Ce n’est sûrement pas parfait mais ça fonctionne ! Nous avons installé une salle pour les activités, explique Mary Meaney. C’est ici que nous donnons des cours de français. Des ateliers y sont organisés pour les enfants, mais aussi les adultes. Nous y avons projeté un film samedi soir. Nous allons faire une bibliothèque avec des livres en ukrainiens, je dois les recevoir sous peu. Et ici, nous avons fait une crèche. Avant, les familles devaient amener les Ukrainiens ici en voiture, grâce à cet arrêt de bus, ils seront plus autonomes. »
Tous ne parlent pas anglais. Dans la cour de cette ancienne ferme, c’est avec les téléphones, équipés de traducteurs, à la main qu’on communique. En ce lundi, les enfants, les plus petits, sont à l’école. Ils ont été accueillis dans les classes environnantes. Quant aux ados, ils peuvent suivre des cours à distance grâce à des dons d’ordinateurs.
« On sent qu’ils ont envie de travailler, d’être utiles, explique l’hôtesse en constatant que le ménage est en train d’être fait. On va d’ailleurs retourner une partie du jardin qui était en gazon pour faire un grand potager. Ils vont être heureux de nous donner un coup de main, de produire quelque chose sans se sentir redevable et avec la surface disponible, on va pouvoir nourrir tout le village ! »
Non loin de là, Alexandra, une bénévole, est au rangement avec deux jeunes. « Nous recevons des dons que nous devons trier et ranger, explique-t-elle. Tout ce dont nous n’avons pas besoin, comme les vêtements d’hommes, sera redistribué par la Croix Rouge. Je range la nourriture avec les jeunes qui sont sur place. On ne se comprend pas toujours, mais avec les gestes on y arrive. Je veux aussi le faire dans la bonne humeur, alors je n’hésite pas à les faire rire, je pense que c’est important pour eux. »
Toute initiative, tout don ou heure à donner sont bienvenus. « Il faut retenir le courage de ces Ukrainiens, mais aussi la mobilisation de tous les habitants des villages alentour, souligne Mary Meaney. Avec les bombardements qui persistent, il faut s’attendre à accueillir encore plus de réfugiés. » Mary Meaney lance un appel : « Certains endroits sont saturés, mais il y en a encore beaucoup d’autres. Il est temps de passer des bonnes paroles aux bonnes actions. » Pour que l’on puisse facilement reproduire leur initiative, Mary Meaney et ses équipes ont préparé un guide pour l’accueil des réfugiés. À bon entendeur…
L. D.
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