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“Cette année, je serai de garde du 24 décembre à partir de 16 h jusqu’au 26 matin. Nous essayons de fermer le cabinet plus tôt que d’habitude pour que les employés puissent profiter des fêtes et nous ne planifions aucune intervention. Lors de nos gardes, nous nous consacrons exclusivement aux urgences.
En soi, ça ne me pose pas de problème de travailler à Noël. Je le sais, je l’intègre, je m’adapte. Le plus difficile, c’est pour ma famille. Même s’ils me comprennent, je leur demande de se plier à mes contraintes. Quand je suis d’astreinte, j’essaye de fêter Noël chez moi mais c’est vrai que je n’ai pas toujours la tête à la fête car je reste concentrée sur mon travail.
Pendant une garde, je peux recevoir huit appels en une demi-heure comme zéro, c’est selon les cas. C’est ensuite à moi de prioriser selon le niveau de l’urgence et d’organiser ma tournée selon les distances géographiques. Je connais les éleveurs et je sais que lorsqu’ils appellent, ce n’est pas pour rien. D’ailleurs, parfois, ils ne veulent pas déranger et repoussent l’appel. Mais c’est parfois pire que mieux car dans certains cas, il est plus facile de soigner l’animal au tout début des symptômes que trois ou quatre jours plus tard. Pour un chien qui se blesse par exemple, il vaut mieux recoudre la plaie dans les heures qui suivent.
Certains éleveurs essayent d’anticiper les fêtes. Par exemple je viens de vacciner un troupeau de veaux contre la grippe pour éviter d’avoir une épidémie pendant ma garde de Noël ou d’intervenir pour cette pathologie. Cette année, ce sera peut-être différent puisque le jour de Noël tombe un samedi, certains éleveurs ne pourront pas attendre le lundi.
En général, les éleveurs sont reconnaissants. Pendant les fêtes, ça m’est arrivé qu’on m’offre une bouteille de champagne ou un verre, c’est toujours sympa ! Chez d’autres, c’est un peu plus tendu, ils ont des horaires à respecter pour pouvoir se rendre à leurs repas de famille. J’essaye alors de respecter leurs impératifs. Au moment des fêtes, il n’est pas rare d’intervenir devant un public. Les convives ou la famille de l’éleveur sont souvent présents pour assister à un vêlage ou une césarienne. De manière générale, on peut se permettre d’être un peu plus détendu ces jours-là.
Nous ne sommes plus très nombreux à venir dans les exploitations au moment des fêtes, les éleveurs apprécient et cela nous rend fier d’apporter un service de proximité. Nous sommes encore très proches de nos éleveurs et ils nous le rendent bien.”
Propos Recueillis Par Lucie Debuire
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