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18-02-2021

Covid-19 : des effets contrastés sur les fermes des Hauts-de-France

La chambre d’agriculture des Hauts-de-France a mené une enquête auprès des agriculteurs sur les effets de la Covid-19. Si certaines fermes ont su s’adapter à la situation, d’autres en ont pâti. Les perspectives pour 2021 sont néanmoins bien meilleures.

effets covid fermes régionales
effets covid fermes régionales ©VCH

Quel bilan économique dresser de 2020 ? La chambre de commerce et d’industrie de région Hauts-de-France (CCI Hauts-de-France), la Banque de France, la chambre d’agriculture et la chambre de métiers et de l’artisanat Hauts-de-France (CMA Hauts-de-France) se sont associées.

Elles ont mené des enquêtes de conjoncture auprès des professionnels qu’elles représentent. Les résultats ont été présentés le 16 février lors d’une conférence en ligne.

Des mutations importantes

2020 aura été une année hors normes, avec un recul sans précédent de l’activité. La situation est toutefois très variable selon les secteurs qui n’ont pas tous vécu la crise avec la même intensité. En agriculture notamment, les effets de la crise sont contrastés d’une structure à l’autre.

« La moitié des agriculteurs régionaux note une détérioration de leur situation économique par rapport à 2019, indique Pascale Nempont, cheffe du service stratégie à la chambre d’agriculture Nord-Pas de Calais. Tous ont dû faire face à d’importantes mutations. »

La crise de la Covid-19 a durement impacté certaines filières. Particulièrement celle du lin, stocké dans les hangars en attente d’acheminement vers la Chine. Celle des pommes de terre aussi, « destinées à la transformation, privées des débouchés des cantines scolaires, restaurants d’entreprise et restauration rapide ».

« En maraîchage, on remarque une hausse de 35 % des achats de légumes pendant le confinement. »

Pascale Nempont, chambre d’agriculture Nord-Pas de Calais

La folie du drive

En parallèle, les consommateurs, confinés, se sont rapprochés des points de vente à la ferme, profitant des drive fermiers ou de la livraison de paniers. Les légumes frais, la vente directe de viande et d’autres produits fermiers ont particulièrement profité de cet engouement.

« En maraîchage, on remarque une hausse de 35 % des achats de légumes pendant le confinement », chiffre Pascale Nempont. 

Selon une étude de la CCI, 64 % des ménages des Hauts-de-France ont modifié leurs habitudes d’achats alimentaires à la suite du premier confinement. 40 % d’entre eux déclarent effectuer plus d’achats à la ferme ou sur internet.

Un certain dynamisme reste donc notable. « 44 % des agriculteurs des Hauts-de-France interrogés ont un projet de développement pour l’année à venir. En majorité des investissements en bâtiments et matériels (pour 60 %). »

Les projets de diversification (circuits courts, accueil, énergie…) se classent en deuxième position (33 %).

L’investissement se maintient, c’est bon signe. Un net rebond est attendu pour 2021 d’après les prévisions des entreprises. »

Kathie Werquin-Wattebled, directrice régionale de la Banque de France

Artisans et commerçants

Pour les entreprises non agricoles, notamment dans l’agroalimentaire, les projets se poursuivent également. « C’est la bonne surprise de nos enquêtes, explique Kathie Werquin-Wattebled, directrice régionale de la Banque de France. L’investissement se maintient, c’est bon signe. Un net rebond est attendu pour 2021 d’après les prévisions des entreprises. »

L’élaboration et la concrétisation de ces projets de développement restent en revanche dépendantes de la situation sanitaire.

Les commerçants et les professionnels de l’hôtellerie et la restauration ont une vision toute autre. « Ils sont de loin les secteurs qui souffrent le plus de la pandémie et dont tous les indicateurs restent au rouge », explique Lionel Ditte, de la CMA Hauts-de-France. Ils anticipent déjà un recul de leur chiffre d’affaires pour 2021.

La trésorerie et la rentabilité sont également prévues en baisse. 75 % des dirigeants de ces deux secteurs, fortement impactés par les mesures de fermetures administratives, n’envisagent pas d’investir dans les prochains mois.

Simon Playoult

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