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Les voyages forment la jeunesse, selon le célèbre dicton. Une expression que la Maison familiale rurale (MFR) de Le Cateau-Cambrésis (59) a décidé d’appliquer à la lettre puisque chaque année, elle envoie dix élèves qui suivent le cursus pour décrocher le bac professionnel conduite et gestion d’une entreprise hippique ou conduite et gestion d’une exploitation agricole polyculture-élevage pour un séjour de deux semaines à l’étranger.
« Ce sont des élèves de première qui partent. La classe n’a pas été choisie au hasard, précise Raphaëlle Verheecke, responsable Erasmus et formatrice d’anglais à la MFR, en première, les élèves ont entre 16 et 17 ans. Lorsqu’ils arrivent en seconde, ils ne sont pas encore assez matures, il faut également qu’ils s’habituent au rythme de la MFR et de l’apprentissage. Et en terminale, ils doivent réviser pour leur bac, c’est pourquoi nous avons décidé de faire partir les élèves de première. »
Pour y participer, les jeunes doivent candidater. Ils passent devant un jury composé de deux personnes, « un formateur et un membre du conseil d’administration de l’établissement », précise la responsable Erasmus, avant d’ajouter : « Nous leur demandons de faire une présentation, à l’oral, du pays dans lequel ils se rendent puis le jury pose des questions, notamment sur la motivation de l’élève. Suite à cet oral, une décision est prise en accord avec l’ensemble de l’équipe pédagogique. »
Un voyage qui ne coûte aux élèves qu’une petite somme puisque l’établissement ne demande que 20 € par semaine de participation de la part des familles. « Le reste est financé par la bourse Erasmus fournie par la Commission européenne et si besoin, l’école vient compléter », avance Raphaëlle Verheecke.
Les années précédentes, les jeunes étaient partis en Irlande, « un pays assez agricole qui possède beaucoup d’élevages ». Ils sont aussi partis en Pologne « où il y a beaucoup d’opportunités surtout dans le domaine du cheval ». Cette année, c’est une nouvelle destination qui a été choisie : le Portugal. Une fois sur place, les élèves ont été répartis dans des écuries appartenant à des particuliers, ainsi que dans un centre équestre qui faisait aussi de l’élevage.
Ces séjours sont enrichissants pour leur formation, « c’est un moyen de découvrir de nouvelles façons de faire, car chaque pays a ses particularités », souligne Raphaëlle Verheecke. Pour les langues, c’est aussi l’occasion de progresser. « Aucun des élèves ne parlait portugais, c’est une langue qui n’est pas dispensée à la MFR. Ils ont donc été obligés de se débrouiller en anglais et en espagnol », poursuit-elle.
Cette dernière estime qu’il y a un « avant et un après » ce séjour à l’étranger : « Généralement, on retrouve des élèves qui ont pris confiance en eux. Pour certains, c’est la première fois qu’ils sortent de France ou qu’ils prennent l’avion. Ils gagnent aussi en autonomie, car lors de ces séjours, nous les accompagnons le premier week-end puis après nous repartons et ils restent seuls sur place durant deux semaines. »
À l’issue de ce stage à l’étranger, les élèves doivent faire un rapport sur ce qu’ils ont vécu, mais également participer à une veillée durant laquelle ils expliquent aux élèves de seconde leur ressenti. « L’objectif est de donner envie aux autres de tenter l’expérience », précise la formatrice.
Océane Pruvost, âgée de 16 ans, a eu la chance de faire partie de ces élèves qui ont pu se rendre au Portugal en décembre dernier. Durant deux semaines, elle a travaillé dans une écurie professionnelle internationale de dressage : « Je préparais les chevaux pour les cavaliers, j’aidais le palefrenier, je balayais les écuries, j’allais nourrir les poulains », explique l’élève en première en conduite et gestion d’une entreprise hippique. Parmi les grandes différences de façons de faire qu’elle a pu constater entre la France et le Portugal, il y a l’utilisation de copeaux de bois. « En France, on utilise généralement de la paille, détaille la jeune fille, les copeaux sont mieux pour le confort de l’animal, ils ne font pas de poussière. Mais cela prend plus de temps à gérer. Avec la paille, on change entièrement le box, alors que les copeaux, on n’enlève que ce qui a été sali. C’est une idée à retenir mais qui n’est pas forcément facile à mettre en place partout… »
Océane estime aussi qu’elle a fait des progrès en langues étrangères : « C’était un stress au début, la peur de ne pas comprendre et de ne pas arriver à se faire comprendre, mais finalement, on est parvenu à se débrouiller. » Et de conclure : « C’est une belle expérience, je ne regrette pas et si c’était à refaire, je le referais sans hésiter ! »
Hélène Graffeuille
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