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Les Carrefour et Leclerc de Saint-Amand-les-Eaux, Maubeuge, Hazebrouck et Haubourdin étaient dans le viseur de la Section spécialisée des producteurs de lait du Nord (SSPL 59). Pour « fêter » à sa manière la fin des négociations commerciales sur les produits de marques (Lactel, Candia…) et avant l’ouverture le 1er mars de la seconde partie des négociations sur les marques de distributeurs, des éleveurs se sont rendus chez deux « mauvais élèves » des négociations en cours les 26 et 28 février. Le but : vérifier les prix affichés.
« Nous sommes simplement allés voir en rayon quels étaient les prix affichés et si la loi Egalim était respectée, résume François Moreau, nouveau président de la SSPL 59, à la suite de Christine Delefortrie. Nous surveillons quatre produits emblématiques : le lait de consommation demi-écrémé, le camembert, le yaourt nature en 125 g et le fromage râpé. Chez Leclerc, tout était conforme. À Carrefour en revanche, on avait du lait de marque à 0,69 €/l au lieu des 0,74 €/l, prix minimum défini par la formule de prix qui est dans la loi Egalim. »
Basé sur une formule de prix prenant en compte des indicateurs tenant compte des coûts de revient réels du lait, la formule de calcul de prix du lait contenue dans la loi Egalim impose, en effet, aujourd’hui un prix du lait de 388 €/1 000 l, soit 0,74 € la bouteille. « La direction du magasin nous a répondu qu’elle appliquait les consignes de prix données par la centrale d’achat, un argument classique. Nous avons déplacé la palette de lait à 0,69 €/l pour la mettre au milieu du passage, avec un autocollant ” prix hors-la-loi “. »
La SSPL a d’ores et déjà promis de repasser au Carrefour de Maubeuge en fin de semaine voir s’il y a du changement en rayon. Car les temps sont durs pour la profession, avec l’augmentation des prix de l’énergie et des intrants. « Aujourd’hui, avec les hausses de charges annoncées, il faudrait que le prix du lait monte à 430 €/1 000 l pour qu’on rentre dans nos frais. Le prix de 388 €/1 000 l imposé aujourd’hui par Egalim jouerait sur 0,20 à 0,22 €/l, cela fait 4 € de plus par mois dans le panier moyen du consommateur français. La direction du magasin nous a dit : “Vous imaginez si les prix montent trop, ce que vont dire les consommateurs ?” Nous leur avons demandé ce qu’ils diraient si demain il n’y avait plus d’agriculteurs… ».
Lucie DE GUSSEME
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