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Le port de Boulogne-sur-mer (62), si animé d’habitude, est à l’arrêt. Depuis que les mesures sanitaires de confinement ont été prises, les chalutiers sont à quai. « Le premier problème, ce sont les distances sanitaires que nous devons respecter”, explique Olivier Leprêtre, président du Comité régional des pêches maritimes et des élevages marins (CRPMEM) des Hauts-de-France.
“Nous ne pouvons plus travailler en sécurité, ajoute-t-il. Dans un bateau, même si nous sommes en plein air, nous ne pouvons pas respecter les distances d’un mètre, faute de place sur le pont. »
À cela s’ajoute un marché qui tourne au ralenti. « Les marchés locaux sont interdits, les mareyeurs ont fermé boutique et la demande n’est pas présente, précise le président. Certains supermarchés de la côte se fournissent avec parcimonie, ça reste anecdotique. » Il n’est plus rentable d’aller en mer pour ramener quelques kilos de poissons.
« Ce n’est pas un produit de première nécessité, regrette-t-il. Peut-être que si le confinement se prolonge, les consommateurs reviendront vers nos produits mais ce n’est pas le cas pour le moment. »
À ce jour, cinq chalutiers pêchent dans la Manche. Un pour la coopérative d’Étaples et quatre autres pour un négociant qui viendra remplir les étals de quelques magasins et supermarchés de la côte.
Chaque jour, ils ramènent environ cinq tonnes de poissons. C’est insignifiant quand on sait que d’habitude, en moyenne, 120 tonnes de poissons sont livrées au port de Boulogne-sur-Mer.
Quand on parle d’aides financières pour passer cette mauvaise passe, Olivier Leprêtre répond « bien sûr, on nous fait des promesses, mais pour le moment, il n’y a rien de concret. » Le président des pêcheurs espère d’ici la fin du confinement renouer avec le consommateur afin de pouvoir envoyer davantage de chalutiers en mer.
Lucie Debuire