Votre météo par ville
Encuentro, c’est l’histoire de rencontres. D’abord celle de Candice Peytour et Antoine Maschi qui se connaissent sur les bancs de l’École centrale de Lille. Des études qui amènent le couple à partir en République dominicaine en 2008 pour une année.
Si cette destination est bien connue pour y passer des vacances au soleil, elle est aussi réputée pour sa production de fèves de chocolat. Et le couple tombe autant amoureux de l’endroit que du chocolat.
En 2012, leurs diplômes d’ingénieurs en poche, ils décident de retourner en République dominicaine pour y ouvrir leur première fabrique de chocolat, à Punta Cana. « Ils sont les premiers exportateurs de fèves bio au monde mais n’ont pas le savoir-faire de transformation des fèves en chocolat », explique Candice Peytour.
Le couple n’y connaît pas grand-chose. « Nous avons appris sur le tas, ce n’est pas là que nous avons fait notre meilleur chocolat, mais l’entreprise marchait bien. Nous avons employé jusqu’à 15 personnes. Nous ouvrions aussi la fabrique aux visiteurs, on en recevait 300 et 500 par jour », se souvient-elle. Mais la corruption est omniprésente dans le pays et cela en devient dangereux pour les deux Français qui, à contrecœur, décident, au bout d’un an, de tout abandonner du jour au lendemain pour revenir en France.
« Cela a été difficile à digérer, pendant longtemps je n’ai pas pu prononcer le mot chocolat, ni même en manger », assure la jeune femme. Cette dernière et son compagnon reprennent leur vie à Paris, chacun retrouve un travail d’ingénieur, loin de l’univers de la chocolaterie.
Pourtant, cette passion ne les quitte pas et finit même par reprendre le dessus. En 2017, la chocolaterie Encuentro (ndlr : qui veut dire rencontre en espagnol, la langue officielle de République dominicaine) ouvre ses portes, d’abord à Montreuil, en région parisienne.
L’ambition du couple : partager sa passion pour le cacao. « Pendant longtemps, les groupes industriels se sont approprié le métier de chocolatier. Le chocolat noir, au lait ou blanc sont les plus connus, or il y a une telle diversité de goûts pour ce produit qu’il est dommage de s’en priver », insiste Candice Peytour.
Pour fabriquer son chocolat, le couple porte une grande importance aux choix de la fève. Ils vont à la rencontre des producteurs qu’ils choisissent avec précaution. « On adore dénicher les petites pépites, on est un peu des chercheurs de trésors, sourit la cofondatrice d’Encuentro. C’est impensable pour nous de choisir nos fèves sur catalogue. On échange beaucoup avec nos producteurs. »
En plus d’avoir un cacao de qualité, le couple s’assure que sa production se fasse dans le respect des hommes, « c’est une filière où il y a encore beaucoup d’esclavagisme moderne ou qui fait travailler les enfants. Il est hors de question pour nous de travailler avec des produits qui auraient été récoltés dans ces conditions ».
Le respect de l’environnement est aussi une des valeurs du couple : « Nous ne travaillons qu’avec des fèves bio ou garanties sans pesticides ». Des exigences qui ont forcément un prix : « On achète nos fèves trois à quatre fois plus chères que le prix de la bourse », explique la chocolatière.
Une exigence et un travail qui portent leurs fruits puisque les deux chocolatiers autodidactes parviennent à se faire une place dans ce milieu très fermé. Ils remportent plusieurs prix comme l’Épicure d’or en 2019, 2020 et 2021. Leur produit est aussi reconnu par le Club des croqueurs de chocolat lors du salon du chocolat de Paris comme l’un des « 25 meilleurs des meilleurs » chocolatiers.
En 2019, Candice Peytour et Antoine Maschi décident de rejoindre la métropole lilloise, région où ils se sont rencontrés et à laquelle ils sont restés très attachés. Ils s’installent d’abord au MIN de Lomme (59). Puis en 2021, ils déménagent dans une ancienne usine de filature de Saint-André (59). Aujourd’hui, ils sont 12 salariés à travailler au sein de la chocolaterie.
Depuis les débuts, le principal produit d’Encuentro reste la tablette de chocolat, « une tablette haut de gamme mais pas un chocolat de luxe, précise Candice Peytour. On veut être le chocolat dont on déguste un carré le soir ». En parallèle, ils développent d’autres produits comme du thé, des infusions, du chocolat en poudre ou encore de la pâte à tartiner.
La période de Pâques est intense pour eux. « C’est un moment où il ne faut pas se louper », sourit Candice Peytour. Depuis février, l’équipe travaille d’arrache-pied, deux extras viennent d’ailleurs leur prêter main-forte pour l’occasion. « Nous pourrions préparer nos produits bien à l’avance, mais le chocolat frais reste le meilleur. Nous préférons donc le faire au dernier moment. » Quelques gourmandises ont été spécialement créées pour l’occasion comme un lapin, des « poussinos » ou encore des fritures.
Des chocolats que les gourmands pourront retrouver dans les boutiques Encuentro, celle de Saint-André où se situe l’atelier, et une seconde qui se trouve à Paris, mais aussi dans des boutiques partenaires un peu partout en France ou sur leur site internet.
Hélène Graffeuille
Lire aussi : Agneaux : C’est à Noël comme à Pâques