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Ingénieur mécanicien de formation, Sergio Cocco est originaire de Denain, dans le Hainaut Cambrésis (59). Après avoir travaillé sur l’accidentologie pour une structure adossée à l’université de Valenciennes (59), puis dans une start-up parisienne sur les questions de stabilité mécanique, le Nordiste a rejoint l’université catholique de Lille, et son Institut des arts et métiers, où il a géré pendant sept ans le laboratoire de génie mécanique (formation et conseil), avant d’intégrer le centre d’innovation Ciel, à Villeneuve-d’Ascq (59), en charge de la stratégie d’innovation.
Six ans plus tard, il retrouvait la Catho, où il créait Adicode, pour Atelier de l’innovation et du codesign, afin d’accompagner le tissu socio-économique dans l’innovation. C’est naturellement que les Villages by CA se créant, Sergio Cocco a intégré en 2018 celui du Nord de France en tant que « maire ».
C’est la traduction de cette idée que l’innovation pour une banque (le Crédit Agricole en l’occurrence), ne doit pas se résumer aux technologies directement liées aux milieux bancaires et financiers. C’est aussi accompagner les territoires, a fortiori pour une banque mutualiste. Dans cette idée est né le premier Village by CA, à Paris, en 2014, qui se proposait d’aller chercher la valeur ajoutée où elle existait (des jeunes pousses ou start-up déjà créées) pour les accompagner dans leur développement. On parle d’accélérateur.
Dans la foulée les autres caisses régionales ont pu s’emparer du modèle. Le Nord de France a été le deuxième village créé, le premier de province. Le réseau compte aujourd’hui 43 villages en France, en Italie et au Luxembourg, accompagne actuellement 1400 start-up, avec le soutien de quelque 750 partenaires. C’est le plus grand réseau d’accélérateur de start-up en France et en Europe.
Nous couvrons les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Jusqu’en 2019, le village était hébergé au sein d’Euratechnologie, à Lomme (59), nous sommes depuis juste à côté, dans nos propres murs : 4 500 m2 dévolus à l’innovation, où nous accompagnons en ce moment 39 start-up avec l’appui d’une trentaine de partenaires. On compte quelque 120 entreprises propulsées depuis la création du village. Nous organisons également des événements liés à l’innovation : en 2022, 215 manifestations ont rassemblé pas moins de 5 700 personnes dans nos locaux.
Nous sommes faussement généralistes. Nous sommes généralistes, oui, mais régulièrement nous mettons l’accent sur un domaine ou un autre en lançant un appel à candidature, parfois en partenariat avec d’autres Villages, quand les thématiques sont pertinentes sur nos territoires. Cette année par exemple, aux appels à candidature généralistes s’ajoutent celui sur l’industrie 4.0 et un autre, tout juste ouvert, sur la transition dans l’agriculture et l’agroalimentaire (nous y reviendrons, ndlr).
Notre premier métier est de détecter et accompagner les entreprises œuvrant dans l’innovation, des start-up déjà créées que nous propulsons grâce à un accompagnement, un réseau… Et nous avons vite pensé que toutes les entreprises peuvent être des start-up qui s’ignorent, et qu’en l’adaptant, nous pouvions appliquer notre accompagnement aux entreprises plus classiques, les PME, ETI et même les grands groupes dès lors qu’ils avaient des projets innovants (mettre en place un service innovation, travailler sur la notion d’agilité…). Pour les premiers, nous accompagnons à l’entrepreneuriat, pour les seconds à l’intrapreneuriat en appliquant le modèle start-up à de plus grandes échelles. Pour ça, nous avons notamment mis en place un diagnostic (un jour) ou un audit (trois jours), pour évaluer le degré d’innovation de l’entreprise et faire des préconisations. Une quarantaine d’entreprises ont été accompagnées de la sorte.
Justement, pour pouvoir partager ces savoirs nous avons mis en place des formations liées à l’innovation : travail sur l’intelligence collective, sur l’agilité, sur les audits innovation également : 1 700 heures ont été délivrées depuis la PME de dix salariés au grand compte en passant par des bailleurs sociaux, par exemple. Des pistes amenées à être reprises par le réseau des Villages, dans une optique d’uniformisation.
2000. Il intègre le laboratoire Génie mécanique de l’institut catholique d’arts et métiers.
2007. Il gère l’innovation au Centre d’innovations et d’échanges de Lille métropole.
2014. Il crée l’Atelier de l’innovation et du codesign à La Catho.
2018. Il devient « maire » du Village by CA Nord de France.
Propos recueillis par Justine Demade Pellorce
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