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Il y a la Folie douce, là-haut, dans les montagnes. Un concept au beau milieu des stations de ski alpin, où l’on mange, on trinque et l’on festoie avant de redescendre les pistes.
Et puis il y a la Folie mousse, dans le plat pays cette fois, une brasserie qui vient tout juste de changer de nom et de pilote.
Après avoir peaufiné pendant dix ans les recettes du beuvrage, son créateur, Stéphane Vansteene, passe la main à Guillaume Vandenabeele, amateur – on l’aura deviné – de glisse. Amateur de bière, aussi, c’est presque incontournable quand on s’apprête à en produire près de 400 hectolitres par an.
C’est d’ailleurs ce goût pour le produit qui a amené l’Aixois, d’abord, à visiter une brasserie puis, plus tard, à reprendre les rênes de celle installée au 525 de la rue des faubourgs à Rosult, dans l’Amandinois. Entre deux, il y a un parcours semé d’une formation technico-commercial, de plusieurs postes en commerce et logistique puis « un pur hasard » : Guillaume Vandenabeele apprend que la Brasserie du Stéph cherche un repreneur. Il frappe à la porte et commence à assister le brasseur, « de temps en temps », puis, de plus en plus souvent, jusqu’à être « pris au jeu ». Il brasse, il embouteille, il goûte, à la bière – on imagine – et surtout à cette nouvelle vie.
L’entrepreneuriat, il connaît, le trentenaire ayant déjà créé avec sa compagne, Filine Vandenabeele, Village Popote. « Un service de vente de produits locaux du quotidien avec livraison à domicile », décrit-il. Le circuit court devant sa porte, la recette a fait mouche en temps de confinement. « On a surfé sur la vague covid, confirme-t-il. Mais cela s’est essoufflé depuis. » Les commandes s’espacent et si le couple compte des clients réguliers, il s’apprête à fermer boutique. Car deux boutiques, c’est trop.
Pour l’instant, Guillaume Vandenabeele peut encore compter sur Stéphane Vansteene, qui transmet à son successeur ses astuces et recettes encore quelques semaines. « Une transmission en douceur ». Si l’apprenti brasseur s’est formé en accéléré au lycée de Wagnonville, rien ne vaut la pratique avec ses propres outils de production.
Chaque mois, les trois cuves de 1 200 litres – « 1 000 litres quand on brasse de la triple » – tournent, totalisant une production annuelle de 385 hectolitres. Bientôt, Guillaume Vandenabeele sera seul aux commandes à ajuster les malt, houblon et épices.
La Folie Mousse compte une dizaine de recettes et quelques saisonnières qui sont le fruit de cuvées éphémères. « C’est là qu’on peut s’amuser », résume le repreneur, qui oserait, paraît-il, associer poivron et houblon.
Pour le reste, il a fait une promesse à la clientèle historique, « le nom change mais pas le goût. » Car en dix ans, la Stéph a conquis particuliers mais aussi professionnels. « Beaucoup de gens très fidèles », apprécie Guillaume Vandenabeele qui mise aussi sur davantage de partenariats avec les restaurants et bars des environs pour se faire connaître. « Quand on goûte une bonne bière au bar, on en redemande », pronostique-t-il.
Les amateurs peuvent aussi venir déguster sur place, la licence III le permet. Autour du bar, le brasseur a glissé quelques produits locaux, héritages de son Village Popote. D’ailleurs, « le projet de l’hiver est de réaménager la “tap room” », annonce le nouvel acquéreur. Comprenons un espace dédié à l’accueil du public dans une brasserie. Plateaux de charcuterie ou de fromage – des environs, bien sûr – viendront accompagner la pression, qui pourra se savourer dans le jardin lorsque les beaux jours viendront.
Avant cela, un esprit de fêtes de fin d’année flottera à Rosult. D’abord, pour patienter jusqu’au 24 décembre, la Folie Mousse se découvre au jour le jour en ouvrant une case de son calendrier de l’Avent concocté par le nouveau brasseur. Il y a glissé huit bières différentes, dont – logique – la bière de Noël, « une ambrée légère aux sept épices ».
On n’en saura pas plus mais on devine de la cannelle et de la cardamome, presque incontournables lorsque vient décembre.
Puis, vendredi 8 décembre, un marché de Noël réunira de 17 h à 21 h producteurs et artisans locaux autour d’indispensables braseros avec, au menu, « tartiflette et fête », résume l’hôte de la soirée.
À ses côtés, Filine Vandenabeele « travaille en sous-marin », avoue son conjoint. En attendant de le rejoindre véritablement en quittant son poste de représentante d’une marque sportive, elle gère la communication, le marketing, la vente et l’événementiel. Elle ne raccrochera pas ses chaussons, en revanche, être professeure de danse est une histoire de famille et de passion.
Louise Tesse
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