Bières de Noël : pointe d’amertume et touches d’incertitudes

Cette année, si particulière, point de grand lancement officiel pour les bières de Noël. Crise sanitaire et mesures gouvernementales obligent. Pourtant, les brasseurs des Hauts-de-France ont concocté des recettes spéciales pour cette fin d’année… Il faudra bien les goûter !

En temps normal, c’est en novembre qu’a lieu le lancement des bières de Noël. Mais celles de 2020 auront un goût particulièrement amer… Alors que les bars et restaurants se retrouvent une nouvelle fois rideaux baissés, sur ordres du gouvernement, et alors que les marchés de Noël sont annulés, la filière brassicole s’interroge.

“Après un premier confinement difficile et un arrêt total de l’événementiel depuis le 15 mars dernier, la bière de Noël, tradition qui remonte au XVII^e siècle et moment fort du calendrier brassicole, s’annonçait comme une possibilité pour nombre de brasseurs de remonter une partie du chiffre d’affaires de leur entreprise dans cette année si particulière”, regrette Brasseurs de France dans un communiqué.

Et d’interroger : “En 2019, près de 12 millions de litres de bières de Noël, souvent conditionnés en fûts pour les cafés et restaurants, avaient été vendus. Qu’en sera-t-il cette année ?”

Noël en janvier

Car dans les Hauts-de-France, une chose est sûre, les brasseurs ont bien produit cette bière de Noël. Plus épicée pour l’un, plus ambrée pour l’autre… ils ne dérogeront pas à la règle !

“Pour les bouteilles, nous n’avons pas trop d’inquiétudes car une grande partie est vendue en grande surface ou chez les cavistes, souligne Vincent Bogaert, président des Brasseurs des Hauts-de-France et fondateur de la brasserie Saint Germain (Page 24) à Aix-Noulette (62). C’est plus compliqué pour ce qui a déjà été mis en fût. On a déjà l’assurance avec quelques patrons de bars et restaurants de les passer, même si c’est en janvier. Mais comment le public va réagir à ça ?” Voudra-t-il boire de la bière de Noël une fois la magie des fêtes de fin d’année passée ?

En tout cas, celle-ci se conserve plusieurs mois et pourra être déguster à encore plus long terme. “J’espère que le public sera là pour soutenir la filière”, conclut le représentant des brasseurs en région.

Lire aussi le témoignage de Aymeric Hubo, brasseur à la brasserie Bois de la chapelle à Torcy (62), interrogé en mai dernier : « 2020 est une année dans les choux »

Laura Béheulière