Votre météo par ville
Souvenez-vous l’été dernier… Il avait fait chaud, trop chaud, et tout le monde craignait une reproduction de cette exception. Tous les modèles météo annonçaient des tendances saisonnières similaires pour 2023 et, si la partie sud de l’Europe (sud de la France inclus) suffoque, la partie Nord grelotte. Ça, c’est pour la caricature car, si on oublie de se féliciter de l’absence de canicule dans nos régions cet été, on oublie aussi « que nous sommes là, globalement, sur des normales de saisons », rappelle Patrick Marlière. Certes, le mois a été marqué par des conditions climatiques variées dans les Hauts-de-France – perturbations océaniques, pluies constantes et vents soutenus – offrant un contraste net avec les vagues de chaleur ressenties ailleurs en France. Et bien qu’on ait le sentiment d’un mois de juillet pourri, il colle pourtant avec les normales de saison : 20 à 21 °C sur le littoral et 23 à 24° à l’intérieur des terres. « Ce mois de juillet 2023 est en moyenne plus chaud que celui de 2019 où nous avions dépassé les 40 °C le 25 juillet », relativise Patrick Marlière. Une variabilité d’une année sur l’autre (en gros alternance d’un bel été et d’un été moins chaud) et d’un jour sur l’autre liée au caractère tempéré de nos latitudes.
Côté températures par exemple, Lille a connu une température maximale de 32,3 °C le 8 juillet et une température minimale de 10,1 °C le 18 juillet. À Boulogne, la température a atteint son pic à 29,5 °C le 7 juillet et a descendu jusqu’à 12,3 °C le 5 juillet. Saint-Hilaire a enregistré une température maximale de 31,9 °C le 8 et une minimale de 7,8 °C le 22. Dunkerque, Valenciennes, Cambrai et Le Touquet ont également connu des variations similaires de température, avec des maximales allant de 29,5 °C à 32,4 °C et des minimales de 8,2 °C à 12,9 °C. Alors que certaines régions de France affrontaient une canicule prolongée, les Hauts-de-France ont traversé un mois de juillet plus tempéré, ponctué par une variété de conditions météorologiques. Ce contraste souligne que, malgré les tendances globales, le climat peut varier significativement d’une région à une autre. Si on se concentre sur l’ensoleillement, Le Touquet a bénéficié de 222,2 heures d’ensoleillement, soit un excédent de 5,9 % par rapport à la normale du mois de juillet. Valenciennes a vu moins de soleil que la normale avec 189,6 heures, soit un déficit de 3,1 %. Des valeurs globalement proches des normales de saison donc. Rappelons que ces « normales de saison » s’établissent sur une période de 30 ans, afin de lisser au mieux les accidents climatiques, et sont renouvelées tous les 10 ans.
C’est sur le plan des précipitations que juillet 2023 est hors-norme, avec un cumul de 80,1 mm à Lille pour le mois, dépassant la normale du mois de juillet de 18,1 %. Boulogne a enregistré un surplus de précipitations notable, avec un cumul de 77,6 mm, soit une augmentation de 42,9 % par rapport à la normale du mois de juillet. Valenciennes et Le Touquet ont également connu des excédents importants avec respectivement + 53,3 % et + 45,2 %. En revanche, Dunkerque a connu un déficit en précipitations de 14,4 % avec un cumul de seulement 50,1 mm, poussant à renforcer l’alerte sécheresse pour le bassin de l’Yser. Ces pluies, tombées en trombes lors d’épisodes orageux, n’ont jamais pu s’infiltrer même si, contrairement à d’autres, la région a été relativement épargnée par les épisodes d’inondations ou de fortes chutes de grêle. Précipitations directement liées à la pollution atmosphérique, rappelle l’expert météo : « L’augmentation des rejets de CO2 dans l’atmosphère favorise la retenue d’eau. Dans ce contexte, un degré en plus, c’est 7 à 15 % d’eau en plus : il va falloir nous habituer aux épisodes de fortes pluies », prévient-il avant d’attirer notre attention sur le fait qu’aucune alerte n’a été lancée par Atmo Hauts-de-France sur le mois dans la région. Il y en avait eu deux en juillet 2022, dans la Somme et l’Oise. On doit cela aux vents et aux pluies et, peut-être, « au fait que les “pollueurs” que l’on cible souvent font également des efforts ».
Ils n’ont clairement aucune valeur scientifique mais les dictons font la pluie et le beau temps depuis toujours.
Et si on commençait par revenir sur les dictons de juillet, pour illustrer notre perplexité scientifique ? « Si le début de juillet est pluvieux, le restant du mois sera douteux. » C’est un peu tout l’inverse qui s’est produit… Pour août, histoire de s’amuser : « Si les fourmis s’agitent à la Saint-Augustin (28 août), l’hiver sera plein de lutins » : on vous laisse vérifier. « Le mois d’août est toujours chaud, quand le premier de l’an est beau. » Si on se rappelle bien, le 1er janvier avait été très doux à Lille (10 °C presque toute la journée) mais sous la pluie. Sur le littoral, plus doux encore et pas de pluie. De là à prédire qu’août sera très beau à Calais et moyennement beau à Douai…
Si le mois d’août a débuté encore bien arrosé et avec des températures à peine dans les normales de saison, les températures devraient finir par grimper. Une belle fin de semaine et un week-end au sec devraient offrir leur fenêtre pour les blés et le lin, avant, peut-être, quelques précipitations autour de mardi et mercredi. Et si le beau temps devrait retrouver le chemin de nos régions, nous devrions être prémunis de toute vague de chaleur ou de canicule quand le sud de la France devrait connaître une deuxième quinzaine particulièrement chaude, avec les risques de feux de forêt que cela implique notamment. Si on osait, on dirait encore que les modèles météo annoncent une belle arrière-saison, prévisions qui peuvent se contredire en l’espace de quelques jours alors « patience et longueur de (beau ?) temps »
Justine Demade Pellorce