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Qui pourrait croire qu’à l’intérieur de ce bâtiment de Lestrem (62), proche de l’immense usine Roquette, se trouve l’un des leaders de l’outillage maraîcher en France ?
À l’intérieur, c’est une véritable fourmilière, appelée Terrateck. Une vingtaine de personnes œuvrent à l’assemblage et à la fabrication d’outils qu’on ne trouve nulle part ailleurs pour la plupart. Elle comprend aussi un bureau d’étude composé de deux ingénieurs qui conçoivent de nouveaux outils pour les maraîchers à longueur d’année. L’innovation est leur marque de fabrique.
L’aventure de Terrateck a commencé en 2013, quand deux amis rencontrés sur les bancs de leur école d’ingénieur en génie mécanique décident de créer une entreprise de fabrication d’outils. « Nous sommes fils d’agriculteurs, raconte Romain Wittrisch, l’un des fondateurs. Les parents de Pierre sont maraîchers du côté de Béthune. Nous avons très vite saisi leurs besoins en matière d’outillage, notamment sur l’ergonomie. Nous avons donc conçu notre première houe maraîchère dans nos ateliers de Béthune à l’époque. »
Depuis, la gamme du petit outillage s’est étoffée. « Nous apportons chaque année au moins une nouveauté, précise Benjamin Poirel, responsable marketing de Terrateck. Ce peut être un outil à adapter sur la houe ou alors d’autres outils que les maraîchers utilisent tous les jours. » C’est justement parce qu’ils les ont en main quotidiennement que l’entreprise met un point d’honneur à ce que ces outils soient de qualité, durables et adaptés aux professionnels.
Avec l’augmentation du nombre de maraîchers, le marché du matériel qui leur est destiné est en pleine expansion et les demandes de plus en plus exigeantes. « Dans ce secteur d’activité, les reprises ou installations se font souvent hors cadre familial, explique Romain Wittrisch. La plupart des jeunes ont vu autre chose avant et souhaitent investir dans du matériel productif et le plus ergonomique possible. » Le marché est porté par un changement de consommation des Français mais aussi par les nouvelles réglementations. Avec la diminution des produits phytosanitaires homologués, le marché du désherbage mécanique est en vogue.
« Dans ce secteur d’activité, les reprises ou installations se font souvent hors cadre familial. La plupart des jeunes ont vu autre chose avant et souhaitent investir dans du matériel productif et le plus ergonomique possible. »
Romain Wittrisch
Parmi eux, le cultitrack. « C’est un porte-outil thermique sur lequel des bineuses ou autres outils peuvent être attelés. Il est totalement adapté à la culture maraîchère, explique Benjamin Poirel. Sa largeur est adaptée aux planches et son poids permet de ne pas abîmer le sol. Le moteur varie de 23 à 35 chevaux et les relevages sont hydrauliques. » Aujourd’hui, chaque année, une vingtaine de cultitrack sont assemblés. Chacun nécessite deux semaines de travail.
Autre exclusivité Terrateck : la récolteuse de jeunes pousses. Celle-ci a une largeur adaptable et possède un moteur électrique. « Nous ne fabriquons pas d’outils sur-mesure, intervient le responsable marketing. Toutefois, si une problématique nous est soulevée par plusieurs maraîchers nous essayons d’y répondre mais il faut que l’outil puisse être fabriqué en série. Car le temps de concevoir et de développer l’outil représente une charge importante »
Chaque nouvel outil est testé sur l’exploitation des parents de Pierre Soudan avant d’être commercialisé. Les deux associés espèrent bien continuer sur leur lancée et vivre de leur passion en concevant des outils, assistés de leur bureau d’étude, et en développant leur entreprise. Objectif : agrandir l’atelier et embaucher deux à trois personnes chaque année.
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Lucie Debuire