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26-04-2019

Élevage laitier : bien transmettre et bien s’installer

Olivier Cauuet et Nelly Allard, respectivement chef de service financement de l’agriculture et expert crédit agriculteurs au Crédit agricole Nord de France, nous expliquent les spécificités du secteur lait en matière de transmission-installation.

Une exploitation laitiu00e8re exige u00e0 la fois des compu00e9tences techniques et u00e9conomiques. Il est donc pru00e9fu00e9rable que les candidats u00e0 lu2019installation soient correctement formu00e9s, avec au minimum un BTS en poche. u00a9Pixabay

Avez-vous beaucoup de dossiers d’installation-transmission en élevage laitier et quelles sont leurs particularités ?
Dans la région, parmi les dossiers d’installations aidées, nombreux sont ceux qui concernent des projets en élevage laitier. On le voit notamment dans la vallée de l’Aa pour le Pas-de-Calais ou dans l’Avesnois pour le Nord. C’est un des types d’exploitations qui se transmet le mieux, sous réserve qu’il y ait eu une modernisation progressive et de l’investissement.

La mise de départ pour le ou la future installé(e) est plus accessible qu’une reprise avec un foncier important. Cela n’exclut pas une restructuration forte du secteur laitier. Les petits ateliers disparaissent au profit de structures plus importantes, même si on reste sur des schémas de types familiaux.

Comment les cédants doivent-ils anticiper la reprise de leur exploitation ?
Ce n’est pas simple à préparer. Une chose est sûre, l’exploitant qui souhaite voir perdurer son atelier lait doit continuer à le faire vivre et à investir, que ce soit sur la génétique du troupeau, les mises aux normes, les capacités de traite… Sinon l’exploitation devient difficile à transmettre.

 

u00ab Lu2019exploitant qui souhaite voir perdurer son atelier lait doit continuer u00e0 le faire vivre et u00e0 investir u00bb, assurent les experts du Cru00e9dit agricole Nord de France
Olivier Cauuet et Nelly Allard, respectivement chef de service financement de l’agriculture et expert crédit agriculteurs au Crédit agricole Nord de France
Olivier Cauuet et Nelly Allard
Chef de service financement de lu2019agriculture et expert cru00e9dit agriculteurs au Cru00e9dit agricole Nord de France.

Quelles sont les conditions pour qu’une exploitation soit attractive pour un jeune ?
La modernisation en fait partie : si trop d’investissements sont à prévoir au moment de son installation, cela peut refroidir le candidat. D’autres aspects entrent en ligne de compte. Il faut notamment réfléchir à des solutions pour réduire le côté astreignant du travail d’éleveur laitier.

C’est pour cette raison que l’on voit se développer le modèle collectif avec plusieurs associés ou que les investissements en traite se font en majorité sur des robots dans la région.

On constate que les jeunes n’ont plus envie d’être seuls sur leur exploitation et qu’ils cherchent un équilibre entre leur vie familiale et leur travail.

Du côté du repreneur, y a-t-il un profil idéal ? En tant qu’organisme bancaire, quels sont les critères que vous prenez en compte ?
Une exploitation laitière exige à la fois des compétences techniques et économiques. Il est donc préférable que les candidats à l’installation soient correctement formés, avec au minimum un BTS en poche. Dans le cadre d’une installation sur une exploitation familiale, il est aussi important d’aller voir d’autres structures et d’autres organisations pour prendre du recul. Nous prenons donc en compte le niveau de formation.

Nous observons également le degré d’implication du repreneur, sa maîtrise des chiffres de l’exploitation, son prévisionnel… Celui qui a intégré le parcours à l’installation est souvent mieux préparé sur ces aspects. Il y a toujours une dimension humaine dans l’analyse des dossiers.

C’est pourquoi l’expert crédit rencontre systématiquement le jeune avant son installation. Enfin, nous analysons la situation économique de l’exploitation sur laquelle le jeune veut s’installer.

Propos recueillis par Virginie Charpenet

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Crédit agricole élevage installation lait

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