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En dépit de la crise sanitaire, les viandes bovines limousines Label Rouge ont connu une année 2020 très favorable, ont expliqué le 4 mars 2021 les dirigeants de Limousin promotion, association qui représente six labels de viande de la région.
« Les volumes ont progressé de 19 % (5 807 tonnes) en bœuf et de 15 % (2 310 t) pour le « junior », des génisses et animaux mâles engraissés et abattus respectivement avant 28 et 18 mois », a expliqué Jean-Marc Escure, le directeur de Limousin promotion lors d’un point presse. En revanche, la commercialisation des viandes de veau, porc et agneau label a stagné, voire baissé.
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La forte progression des viandes bovines labellisées s’explique d’abord par la conjoncture très favorable qu’a traversée en 2020 la boucherie artisanale, débouché privilégié de cette filière avec plus de la moitié des volumes. « Les consommateurs se sont tournés vers leurs commerces de proximité et ont eu tendance à favoriser les produits français, locaux et tracés », a observé Jean-Marc Escure.
Mais la filière Label a également profité du plan de filière bovin, qui a fixé à terme un objectif de 40 % de viandes bovines en Label Rouge. « De nouvelles enseignes ont manifesté leur souhait de s’engager avec nous », a annoncé le directeur de Limousin promotion, citant notamment des magasins Cora, Auchan, Système U ou Leclerc.
Les promoteurs de la filière limousine estiment que la progression des volumes devrait se poursuivre en 2021 à la faveur de projets de vente en barquettes et non plus seulement au rayon traditionnel des grandes surfaces. L’occasion pour les producteurs d’investir le créneau de la viande hachée, encore très modestement occupé. « Même si nous défendons les ventes en viande piécée, plus valorisante, nous ne pouvons ignorer qu’une part croissante de la consommation de bœuf s’effectue en viande hachée », a expliqué Jean-Marc Escure.
L’année 2020 a enfin vu des premiers référencements de la viande limousine Label Rouge dans les cantines (scolaire, hôpitaux, armée, etc.). « Les entreprises répondent parfois à des appels d’offre en regroupant plusieurs labels rouges bovins », ont noté les dirigeants de Limousin Promotion, qui y voient un autre effet de la loi Egalim qui prévoit, à partir du 1er janvier 2022, une obligation pour les cantines scolaires d’introduire un minimum de produits bio et sous signe de qualité. « L’appel lancé par le ministre de l’Agriculture aux gestionnaires de cantines scolaires pour qu’ils commandent davantage de viande de jeunes bovins nous intéresse», a souligné le directeur. « La viande Junior Label Rouge répond parfaitement à ce critère », s’est-il félicité.
En dépit de cette conjoncture encourageante, la situation des éleveurs reste cependant très fragile, a souligné Jean-Pierre Bonnet, le président de l’association. Les contrats tripartites, intégrant notamment l’évolution des coûts de production conformément à la loi Egalim, tardent à être signés. « Nous ne désespérons pas que la situation se débloque, mais les enseignes se livrent à une telle concurrence qu’elles ont peur de s’engager », a-t-il relevé. « Pour que les 5 600 éleveurs de la filière vivent mieux de leur métier, il faudrait aussi qu’ils labellisent plus d’animaux », a déploré le producteur. En moyenne, les éleveurs bovins labellisent six animaux chaque année, sur une vingtaine produits par an.