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900 poules de « sauvées » le week-end dernier sur la Côte d’Opale, 700 le week-end d’avant dans le Cateau-Cambrésis. Au volant de leur camionnette et de sa remorque, équipées et aux normes pour transporter des volailles, Pierre et Nadège Pauwels sillonnent les routes des Hauts-de-France pour offrir une nouvelle vie à des poules pondeuses atteintes par l’âge fatidique de 18 mois et du vide sanitaire qui doit être fait dans le bâtiment qui les accueille.
C’est dans la voiture, en venant d’adopter deux poules de réforme « pour leur donner une belle vie et qu’elles finissent leurs jours à la maison », que Nadine Pauwels a lancé à son mari, Pierre : « Et si on organisait des sauvetages ? » On est début 2018. Quelques mois plus tard, l’association des Ch’tites cocottes & cie est lancée.
« On a fait un premier sauvetage avec des moyens plus que rudimentaires, se souvient Pierre. Au début, mon épouse regardait sur le Bon coin les éleveurs qui mettaient en vente leurs poules. Elle les contactait pour leur proposer un partenariat pour les racheter et les céder aux particuliers. » Aujourd’hui, ce sont les éleveurs qui viennent à eux et en trois ans, plus de 18 000 « cocottes » ont ainsi pu débuter une nouvelle vie chez des particuliers de la région, « des jeunes, des personnes âgées, des urbains ou des ruraux, il n’y a pas de profil type », énumère Pierre, qui roule pour « le sourire des gens quand ils récupèrent leur cocotte. C’est un bonheur d’avoir cet accueil ».
Une fois des dates de « sauvetage » calées avec l’éleveur, Nadège publie un post sur les réseaux sociaux et gère les messages pour les réservations. « Elle peut y passer jusqu’à huit heures par jour, admire Pierre. Dans 99 % des cas, on a bien plus de demandes que de cocottes. »
Le jour J, le couple est rodé. « On s’arrange pour arriver vers 7 h ou 8 h. Là, l’éleveur nous attend avec une équipe pour attraper les volailles. On les met dans des grandes cages dans la camionnette avant de reprendre la route pour desservir des points relais où nous attendent les personnes qui ont réservé leurs poules », détaille Pierre, qui achète les poules aux éleveurs autour d’un euro, « à peu de chose près le prix de l’abattoir ». Elles sont ensuite cédées 3 euros aux particuliers, « pour couvrir nos frais en carburants, vétérinaires pour les animaux mal en point que l’on récupère… »
Le couple pourrait organiser des opérations de sauvetage tous les week-ends ou presque. Un investissement bénévole chronophage. « On s’est mis des limites car nous travaillons tous les deux, moi comme contrôleur technique automobile poids-lourd et ma femme fait de la médiation animale dans les Ehpad, les écoles… »
Et Nadège et Pierre, installés à Mazinghien, dans le Nord à la frontière de l’Aisne, ne se sont pas pris de passion que pour les cocottes. Ils ont aussi agrandi leur famille ces dernières années de quelque 70 animaux abandonnés qu’ils ont recueillis ou qu’on leur a déposés.
Claire Duhar
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