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Centres équestres, entraîneurs, éleveurs, cavaliers… tout le secteur du cheval est concerné par une perte de revenu. Alain Coeugniet, président du Conseil des chevaux des Hauts-de-France, fait le point sur la situation. Une interview tirée de notre grand format sur les impacts de la crise sur la filière équine.
Nous n’avons pas encore de chiffres régionalisés mais la situation est la même, dans la moyenne de ce qu’il se passe à l’échelle nationale.
Toutes les activités sont concernées. Pour faire court, on a eu les charges, mais par les produits !
Pendant le confinement, les centres équestres ont eu l’obligation de fermer, ce qui a posé un problème pour l’entretien des animaux. Il était donc nécessaire de garder une partie du personnel. Car même si on baisse la ration, on est obligé de les sortir tous les jours. Globalement, les chevaux ont été mis au pré à partir d’avril : mais on est en train d’hypothéquer le fourrage ! Car ce qu’ils mangent aujourd’hui, manquera lors de l’hiver.
En plus de l’arrêt des activités d’enseignement, il y a eu une baisse de revenus supplémentaire au niveau des pensions. Certaines personnes ont on en effet retiré leurs chevaux des centres lorsqu’ils le pouvaient. Sans compter les activités de randonnées, qui sont une grosse source de revenu à cette époque de l’année….
Il en est de même pour les sports. Les courses de chevaux ont également été arrêtées et sont encore interdites car nous sommes en zone rouge. Ce qui signifie qu’il n’y a plus de pari et que les entraîneurs n’ont toujours pas de revenu.
Comme il n’y a pas de concours, il n’y a pas de gain non plus pour les cavaliers ni pour les organisateurs.
L’élevage aussi est touché, puisque les concours n’ont pas eu lieu. Cela pénalise les éleveurs qui ne peuvent plus mettre en avant leurs chevaux pour les vendre. D’ailleurs, de nombreux éleveurs ont fait une année blanche, c’est-à-dire qu’ils n’ont pas mis de jument à la saillie.
Lisez le témoignage de la gérante du centre équestre de Drocourt (62)
Les entreprises de la filière ont pu avoir accès à l’aide de 1500 euros par mois, ainsi qu’au chômage partiel. Elles ont eu aussi la possibilité d’avoir accès au prêt à taux zéro. Mais attention, il faudra payer un jour…
Nous faisons tous les jours le point avec le Conseil régional sur la situation. La Région est attentive et verra si elle peut faire quelque chose pour accompagner les entreprises, et le faire intelligemment.
À long terme je ne sais pas, mais à court et moyen termes, je crois qu’il y aura de la casse, c’est obligé. Le risque est que toutes les structures qui étaient déjà financièrement fragiles ne s’écroulent. On ne peut pas faire de miracle. Je suis inquiet pour la rentrée, pour la filière et l’économie en général… on va avoir des périodes difficiles à vivre.
Propos recueillis par Laura Béheulière