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Juin fait le lin, dit le dicton. Et si ce mois était aussi celui du chanvre ? Bonne tête de rotation, peu gourmande en eau, offrant de multiples débouchés… la plante a tout pour plaire. Proche du lin, elle pourrait très bien trouver sa place dans les exploitations des Hauts-de-France.
Le jeudi 28 mai 2020, le Conseil régional des Hauts-de-France a d’ailleurs fait un pas en ce sens. Dans un communiqué, l’institution annonce avoir voté “plusieurs mesures en faveur de la transition écologique et énergétique du territoire”.
Au titre du Fonds régional pour l’amplification de la Troisième révolution industrielle (Fratri), la Région financera ainsi 14 projets en 2020. Parmi eux, “le développement de la production et la valorisation du chanvre dans les Hauts-de-France, en soutenant le projet porté par le groupe coopératif agricole régional Noriap qui fédère plus de 5 000 agriculteurs”. Des expérimentations y seraient en effet menées, en production bio, pour le marché de l’alimentaire.
Partez à la découverte de cette plante en vidéo :
Réglementation
Le chanvre Cannabis sativa l. se distingue de son cousin Cannabis indica interdit en France, par son taux de THC. Le chanvre est soumis à la réglementation française et européenne (harmonisées depuis 2004), autorisant dans l’Union européenne uniquement les variétés ayant moins de 0,2% de THC. Les semences utilisées doivent donc être obligatoirement certifiées et inscrites au catalogue européen. Chaque sac de semence porte une étiquette officielle du SOC (service officiel de contrôle).
Source: InterChanvre
Pour le débouché thérapeutique cependant, il devrait y avoir peut d’élus puisque sa production se fera en “indoor” (en laboratoire), sur seulement 7 hectares.
« Des essais devraient démarrer au deuxième semestre 2020 sur 3 000 patients durant deux ans. Si cette expérimentation s’avère positive et qu’elle est suivie d’une autorisation de mise sur le marché, elle permettra de traiter des patients atteints de maladies graves comme la sclérose en plaques, certains cancers, des douleurs neurologiques ou encore certaines épilepsies », détaillait Nathalie Fichaux, directrice de l’interprofession InterChanvre, lors d’une conférence de presse au Salon de l’agriculture 2020.
Pour Jean-Baptiste Moreau, député de la Creuse et rapporteur général de la mission parlementaire sur les usages du cannabis, « il faut absolument qu’on soit en capacité au niveau français de mettre en place cette nouvelle filière thérapeutique ». Une filière regardée de près par la Creuse, qui entend devenir pôle d’excellence en fourniture de cannabis thérapeutique.
Laura Béheulière