Votre météo par ville

Céréales : pourquoi les cours sont à la hausse ?

08-01-2020

Actualité

Culture

Depuis plus d’un mois, les cours des céréales et des oléoprotéagineux ne cessent de progresser. Les prix ont même dépassé la barre symbolique des 400 €/t pour le colza et 180 €/t pour le blé sur Euronext. Analyse de ces fluctuations.

Si les cours des céréales continuent sur leur lancée, vous ne regarderez bientôt plus votre tas de blé de la même manière. “Nous venons de retrouver le niveau de prix d’avant la récolte 2019, annonce Nicolas Foissey, directeur céréales chez Unéal. Il est soutenu par une demande mondiale importante.” Les cours n’atteignent pas encore des records, mais la tendance est prometteuse.

De plus, l’euro étant faible par rapport au dollar, les blés européens sont compétitifs sur la scène internationale. Des taux de change qui permettent de lisser dans la majorité des cas les coûts de fret à la hausse, dans la lignée des prix du pétrole.  

Alors que nos acheteurs habituels (Belgique, Luxembourg et Pays-Bas) sont absents des places de marché françaises, la France peut se tourner vers cette demande internationale, plus stricte au niveau de ses cahiers des charges, grâce à la très bonne qualité de sa récolte 2019. « Les volumes sont aussi importants, souligne Nicolas Foissey. Cela nous permet de nous positionner sur des appels d’offres. »

Les céréaliers français profitent d’une conjoncture favorable dans un contexte géopolitique mondial qui reste incertain.

De la demande, il y en a. Tout d’abord, de la Chine qui, pénalisée par la guerre commerciale que lui mène Donald Trump, tourne son approvisionnement vers l’Europe.

“Il faut rester prudent puisqu’un accord entre ces deux pays doit être signé prochainement afin de réduire le montant des taxes des exportations vers l’Empire du milieu, tempère-t-il. À l’avenir, la Chine risque d’importer davantage de marchandises américaines. Le marché de Chicago a vu cela comme une bonne nouvelle, entraînant une hausse des prix. Euronext a emboîté le pas. »

De son côté, l’Algérie, cliente historique de la France, est en recherche de marchandises. Blacklistés pour cause de punaises dans le grain, les pays de la mer Noire ne peuvent intervenir sur ce marché. Le principal concurrent de la France reste l’Argentine. Or, ces derniers jours, le gouvernement argentin a décidé de renflouer ses caisses en doublant la taxe d’exportation (de 6,7 % à 12 %). « Ils deviennent donc moins compétitifs, précise Nicolas Foissey. Mais attention, à terme, les exportateurs pourraient rogner sur la marge des producteurs, et moins payer les agriculteurs argentins.»

© DR

D’autres événements géopolitiques perturbent les cours, à la baisse cette fois, notamment les tensions entre l’Iran et les États-Unis. “La menace entre les deux pays crée des incertitudes sur le marché mondial. Cela fait fluctuer le marché à la baisse.” De quoi en perdre le cours !

Car ces tensions se répercutent sur le prix du baril de pétrole… qui flambe. Alternatives possibles au pétrole, le soja et le colza ont leurs cours à la hausse. Une augmentation dopée par une “production européenne de colza en berne, analyse Nicolas Foissey. Ce qui réduit l’offre.” Toutefois, il faut rester prudent puisque la production de soja au Brésil s’annonce bonne, voire exceptionnelle.

Hiver doux en mer Noire

La hausse des cours actuelle bénéficie également d’une récolte 2019 moyenne en volumes en Russie. Une situation qui laisse ainsi de la place aux blés européens sur le marché chinois. Quant à la récolte 2020, elle s’annonce bonne dans la zone de la mer Noire. « L’hiver doux et humide permet aux nappes phréatiques de faire une réserve, note Nicolas Foissey. S’il n’y a pas de gel, la récolte à venir devrait être bonne. »

Difficile d’annoncer une tendance pour les prochains mois tant les situations peuvent se retourner d’un coup. En France, la baisse des emblavements de céréales en raison des mauvaises conditions climatiques va réduire l’offre pour la prochaine campagne, ce qui a tendance à jouer en faveur d’une hausse des prix.

« Nous gardons en tête que nous devons répondre aux industriels locaux et aux exportations, conclut le directeur céréales d’Unéal. Nous devons accompagner le marché en vendant plus régulièrement à des débouchés les plus diversifiés possible. » Définitivement, il y aura toujours trop d’incertitudes pour pouvoir pronostiquer les mouvements et évolutions des cours.

Lucie Debuire

Facebook Twitter LinkedIn Google Email
Noël autrement (4/4). De garde avec les soignants
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Noël autrement (3/4). Une fête aux accents d’ailleurs
À l'approche de Noël, nous sommes allés à la rencontre de personnes qui célèbrent cette fête de manière différe [...]
Lire la suite ...

Émilie roibet, itinéraire d’une reconversion bien pensée
Architecte paysagiste de formation, Émilie Roibet a quitté ses bureaux lillois pour créer sa ferme florale "À l'ombr [...]
Lire la suite ...

Une Cuma qui a le sens de l’accueil
Localisée à Bois-Bernard, la Cuma " L'accueillante " est confrontée aux départs en retraite de ses membres, souvent [...]
Lire la suite ...

DOSSIER ÉNERGIE. À la centrale de Lens, le bois devient énergies
Unique dans la région, par son genre et sa taille, la centrale de cogénération de Lens produit à la fois de l'élect [...]
Lire la suite ...

Inondations : après la pluie, se reconstruire
Une semaine après les premières crues, le Pas-de-Calais tente d'émerger peu à peu, malgré la menace de nouvelles in [...]
Lire la suite ...

Inondations : 50 millions d’euros pour les collectivités sinistrées
Le chef de l'État en déplacement à Saint-Omer et à Blendecques, le mardi 14 novembre, a annoncé un plan d'aide pou [...]
Lire la suite ...

À la ferme du Major, “on crée de l’énergie”
La ferme d'insertion du Major, à Raismes, emploie 40 hommes et femmes éloignés de l'emploi pour leur permettre, en ac [...]
Lire la suite ...

Jean-Marie Vanlerenberghe : « L’attentat à Arras a souligné les failles du dispositif »
Ancien maire d'Arras et doyen du Sénat, Jean-Marie Vanlerenberghe réclame « une réponse ferme » mais dans le resp [...]
Lire la suite ...

Changer de goût et agir pour le futur
Plus saine, plus durable, plus accessible, l'alimentation de demain doit répondre à d'innombrables défis. À l'occasi [...]
Lire la suite ...

Retour sur la première édition du championnat international de la frite
Le premier championnat international de la frite s'est déroulé à Arras le samedi 7 octobre 2023. Soleil et ambiance [...]
Lire la suite ...

Jean-Paul Dambrine, le patron sensas’
Il est l'icône de la frite nordiste. À 75 ans, Jean-Paul Dambrine, fondateur des friteries Sensas et président du jur [...]
Lire la suite ...

Quatre lycéennes d’Anchin à la conquête de l’Andalousie
Iris, Angèle, Louise et Eulalie, lycéennes à l'Institut d'Anchin, ont passé trois semaines caniculaires près de Sé [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Nord, plusieurs nuances de rose, plusieurs nuances de bleu : l’éparpillement façon puzzle
Avec 11 sièges à pourvoir, c’est le département à renouveler le plus grand nombre de sièges derrière Paris : le [...]
Lire la suite ...

Élections sénatoriales : dans le Pas-de-Calais, la droite (presque) unie, la gauche en ordre dispersé et l’éventualité du Rassemblement National :
Pour les prochaines élections sénatoriales, les gauches ne font pas bloc dans le Pas-de-Calais. La droite, elle, table [...]
Lire la suite ...

Découvrez le supplément élevage – Avril 2024

Numéro 360 : 12 avril 2024

3 questions à Quentin Blond,vétérinaire et président du Conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Hauts-de-France
  quentin blond, vétérinaire et président du conseil régional de l’ordre des vétérinaires pour les Haut [...]
Lire la suite ...

Mettre en commun ses forces pour mieux fonctionner
Travailler en Coopérative d'utilisation des matériels agricoles peut favoriser le bien-être des éleveurs en leur lib [...]
Lire la suite ...

La traite, un moment clé à ne (surtout pas) négliger
La traite est un moment important de la journée, mais elle peut aussi s'avérer pénible, à la fois pour le trayeur et [...]
Lire la suite ...

Une charte pour le bien-être animal
Créée en 1999, la charte des bonnes pratiques d'élevage ne cesse de s'adapter aux demandes sociétales et réglementa [...]
Lire la suite ...

Au cœur des terres

#terresetterritoires