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Sélection : Le Boulonnais comme passion

29-05-2024

Actualité

Élevage

Marie-Laure et Jean-Pierre Longueval élèvent et sélectionnent des moutons du Boulonnais depuis un peu plus d’une décennie dans leur ferme à Loon-Plage. Un travail long et fastidieux mais pour lequel ils vouent une passion sans faille.

Jean-Pierre Longueval et Marie-Laure emmènent ces trois agnelles de moins de 12 mois à Terres en fête. © E. P.

Depuis un peu plus de 10 ans, Marie-Laure et Jean-Pierre Longueval élèvent des moutons du Boulonnais sur leur ferme de Loon-Plage. Enfin, ils ne font pas que les élever, ils sont aussi sélectionneurs pour la race. Concrètement, « on essaye avec nos animaux d’améliorer la race pour qu’elle soit plus performante et résiliente », explique le couple. Un travail qui vient s’ajouter à leur métier de base : éleveur d’agneau de boucherie.

De la boucherie à la sélection

Car si la plupart des agriculteurs aiment bien être un peu occupés, pour ce couple il s’agissait carrément d’apprendre un nouveau métier.

« Je me suis installé sur la ferme de mes parents ici, à Loon-Plage, en 1983, raconte Jean-Pierre Longueval. À l’époque, les fermes avaient plusieurs “petites” activités. Ici on faisait de la polyculture, du bovin et du mouton. Je préférais les moutons et le temps était à la spécialisation. J’ai donc arrêté les bovins. Il y avait alors 60 brebis sur la ferme. » Aujourd’hui, il y en a 200.

C’est en 2001, après un passage de plusieurs années chez Bonduelle, que Marie-Laure rejoint Jean-Pierre sur la ferme. « L’idée était alors de développer la vente en direct de nos agneaux. On introduit alors d’autres races: en plus des Suffolk, des Île-de-France et des Romanes pour “désaisonner” et avoir des agneaux toute l’année », explique Marie-Laure Longueval.

Puis en 2013, à l’initiative de la communauté urbaine de Dunkerque, des pâtures sont proposées pour y pratiquer l’écopâturage, à la condition d’y implanter des races locales. « Cela nous a intéressés car, d’un, nous manquions de pâture, et de deux, cela voulait dire participer à faire renaître une race. »

Créée en 1880, la race des moutons du Boulonnais a failli disparaître. « Dans les années 1960-1970, le marché n’était pas très bon et on incitait beaucoup à la productivité. Les Boulonnais ont le désavantage de “produire moins” (comprenez, de moins agneler, ndlr). Dans ce contexte, les éleveurs ont abandonné la race et dans les années 1980, on n’en trouvait quasiment plus. »

Heureusement, un petit groupe d’éleveurs décide de relancer la race et de lui faire bénéficier d’un vrai suivi génétique. « Parce que c’est ça le problème ! Aujourd’hui, elle n’est encore pas assez “performante”, mais parce qu’elle n’a pas été suivie ! Avec le travail que nous faisons, nous améliorons la race et lui permettons de prendre sa place. »

35 % de Boulonnais

Actuellement, les moutons du Boulonnais représentent 35 % du cheptel des Longueval. « On continue les Île-de-France, les Romanes et les Suffolk pour notre activité de vente d’agneaux. Nous ne pouvons pas arrêter car nous avons déjà nos débouchés et nous faisons partie de la marque Agneaux du Haut-Pays. »

Du côté des Boulonnais, en devenant sélectionneur, les Longueval doivent apprendre un nouveau métier. « Le but est de garder le maximum de brebis avec un bon potentiel de reproduction. Pour cela, il y a un cahier des charges précis à respecter », détaille Marie-Laure.

À lire aussi : Notre portrait de Florent Piedanna, chargé de mission races régionales

Concrètement, « on fait une pesée à 30 jours pour déterminer la valeur laitière de la brebis et à 70 jours pour déterminer la valeur de croissance. Si ces valeurs sont trop basses, on élimine l’agneau qui est valorisé en boucherie », décrit le couple.

Sera ensuite observé le type de la race : tête bleutée, nez bien noir, oreilles en forme de cornet, pas de tache sur le pelage… « On fait agréer nos animaux deux fois par an, par les techniciens du centre régional de ressources génétiques. Parfois, on pense qu’on a des bons spécimens et les techniciens voient une tache que nous n’avions pas vue… C’est beaucoup de frustration et beaucoup de travail. Alors quand on a un beau spécimen, on est très heureux. Éleveur, c’est un métier de patience et de passion. »

Trois agnelles à Terres en fête

On comprend donc que lorsqu’on a des beaux animaux, on veut les montrer. Dans la catégorie « agnelles âgées de moins de 12 mois par lot de trois », le couple est arrivé second à l’édition 2022 de Terres en fête et espère au moins réitérer dans la même catégorie pour 2024.

« Avec nos jeunes béliers, nous avons déjà été premiers en 2022 à Terres en fête et au Salon de l’agriculture (la même année). Mais Terres en fête est vraiment le lieu où l’on peut le plus parler des races locales et les mettre en avant. Notre but est de parler des Boulonnais et montrer que s’ils ont failli disparaître à cause d’une logique productiviste, aujourd’hui ils ont toute leur place car ils ont beaucoup d’atouts. » 

Eglantine Puel

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