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Dire que c’est trempé, serait un euphémisme. Dans le Calaisis, certaines parcelles sont carrément inondées. Avec les 240 mm de pluies tombés depuis un mois, et le manque de pentes, l’eau reste bloquée dans les champs créant par-ci par là des mares.
Certains agriculteurs, ont même, ces derniers jours, sorti la pelle pour faire des rigoles afin d’essayer d’évacuer l’eau vers les wateringues. “Les 30 à 100 mm de pluie du week end dernier ont été fatals, détaille Guillaume Wullens, agriculteur à Nouvelle-Église (62). Pour essayer de sauver les meubles, je tente d’évacuer l’eau depuis quelques jours avec une pelle à chenilles.”
Alors que les récoltes de l’année précédentes ne sont pas encore terminées, les agriculteurs s’inquiètent déjà pour la prochaine campagne. “J’ai réussi à semer 40 % de mes surfaces de céréales, en passant entre les gouttes, indique l’agriculteur. Mais il faut voir les conditions… J’ai été obligé de labourer et, depuis, tout a été replaqué par la pluie. Tout le monde est déballé ici.”
Il faut dire que la campagne 2019-2020 n’avait déjà pas été brillante. Les semis de céréales à l’automne 2019 avaient dû être rattrapés par des semis de céréales de printemps. La sécheresse s’étant invitée au printemps, les rendements ont été médiocres. “J’avais hâte de terminer cette campagne et de repartir à zéro, annonce-t-il. Mais je sais qu’on va bricoler à nouveau avec nos céréales cette année.”
Non loin de là, à Audruicq (62), Gilles Labaye, trie encore ses pommes de terre. Le même désarrois s’est emparé de lui. “Depuis le 1er avril c’est compliqué, annonce-t-il. Les rendements des cultures de printemps et d’hiver sont catastrophiques.” En pommes de terre, sur ses 80 hectares, 10 ne sont pas encore arrachés. “Heureusement, je me suis équipé d’un automotrice qui passe mieux qu’un tracteur, reconnaît-il. Mais là, on atteint la limite. Les sols ne sont plus du tout portants, on détruit la structure.“
Côté betteraves, les deux agriculteurs sont plutôt confiants. Même si les arrachages ont été compliqués, les plannings, sont, pour le moment respectés. “Le fait que les pré planning aient été réintroduits nous a laissé un peu de répit“, reconnaît Guillaume Wullens.
Pour le moment, le chantier d’arrachage de Gilles Labaye est à l’arrêt, le temps que le sol se ressuie. “Je garde espoir, la météo nous annonce du soleil, enfin pas de pluie, pour les prochains jours, relativise l’agriculteur. Ce qui nous mettrait dans de meilleurs dispositions que l’année dernière pour terminer nos récoltes et nos semis pour l’année prochaine.“
Lucie Debuire