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Ingénieure agronome de formation, Bérénice Lemaitre s’est lancée dans la confection de savons artisanaux il y a quatre années avec sa gamme Au petit monde de B.
Leur particularité : ils sont tous composés de lait. De vache, pour le plus connu, mais aussi de chèvre, de jument ou encore de chamelle.
“Au départ, en 2014, j’ai commencé la fabrication de savons pour m’amuser. C’était un hobby“, débute Bérénice Lemaitre. La trentenaire saponifie à froid des savons au lait de vache et au lait de jument de la race trait du Nord à son domicile.
Pour développer sa fibre créatrice et son autonomie, elle se lance de manière professionnelle dans cette activité cinq ans plus tard.
Auparavant chargée de mission dans les énergies renouvelables, conseillère QHSE (qualité, hygiène, sécurité, environnement) au Cer France ou encore assistante administrative pour l’association promouvant le trait du Nord, la trentenaire s’appuie sur toutes ses compétences acquises pour se reconvertir. Ce qui la motive, c’est la “capacité de créer des formules de savons aussi différentes qu’il existe de matières premières à valoriser.” Un métier dans lequel elle se sent bien : “Cela colle mieux à mon caractère, précise Bérénice Lemaitre, je suis créative.”
Elle propose aujourd’hui deux gammes de savons : les événementiels (pour la fête des mères, Halloween ou encore Noël) et les basiques (composés de miel, de chicorée, de lavande, des savons exfoliants ou vegans). Sans oublier le savon Bulle de charbon, créé en partenariat avec le musée du Louvre-Lens. Au petit monde de B. c’est aussi des cosmétiques : huile, rouge à lèvres, sticks à lèvres, baumes corporels… De l’ortie, du thym ou bien du houblon, cultivés dans son jardin, s’ajoutent à la liste des ingrédients.
Depuis l’année dernière, Au petit monde de B. propose de mettre à profit ses compétences aux agriculteurs souhaitant créer leur propre marque de savon. Une manière de diversifier son activité mais aussi de valoriser les produits agricoles régionaux. “Je développe de plus en plus une marque blanche, c’est-à-dire que je noue des partenariats avec des producteurs pour qu’ils puissent vendre un savon, issu de leurs matières premières, que je crée spécifiquement pour eux.” Elle est, par ailleurs, retournée sur les bancs de l’école en master de toxicologie pour “apporter encore plus de compétences et valoriser au mieux les produits agricoles locaux“.
Depuis peu, elle crée ainsi un savon au lait de chamelle pour les éleveurs de chameaux de la Camelerie de Feignies (59). Un lait “très réputé et très doux.”
Bérénice Lemaitre ne manque pas d’idées : “Dans les savons, toutes les matières premières végétales ou animales peuvent avoir un intérêt : le lait, le miel, la farine, les jus de fruits… C’est très vaste !” Si elle préfère valoriser les produits des agriculteurs, l’entrepreneuse ne laisse pas pour autant tomber sa propre marque, qu’elle compte bien étayer autour de produits spécifiques tels que “les anticernes ou le mascara, par exemple“.
Depuis le 1er janvier, son atelier est désormais situé à Templeuve (59). Un espace de travail plus grand afin d’accueillir toutes les créations qu’elle aimerait entreprendre à l’avenir. Ses sœurs, Ségolène et Apolline, l’épaulent depuis peu dans sa démarche.
“En ce moment, je suis à la recherche d’un producteur d’huile de chanvre provenant de la région“, expose la créatrice. Elle s’intéresse également au lait des vaches “rouges flamandes et bleues du Nord“, riche en matière grasse. “Plus le lait des vaches est gras, plus c’est intéressant pour le savon car il va apporter un surgras qui est bon pour l’épiderme.“
Elle n’exclut pas de développer des cosmétiques à base de bave d’escargot. Sans oublier le lait de brebis, qu’elle n’a pas encore eu le temps d’intégrer dans ses recettes. À bon entendeur.
Laurène Fertin
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