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Le brassage exceptionnel d’une bière réalisée en collaboration avec 22 expertes du domaine de la bière (lire premier encadré ci-dessous) : brasseuses, commerciales ou zythologues (l’œnologue de la bière). C’est l’événement qu’a organisé la Brasserie du pays flamand (lire deuxième encadré ci-dessous) sur l’un de ses deux sites de production, à Merville (59), en vue de la journée internationale des droits de la femme, prévue le 8 mars prochain.
Objectif du jour : créer une « mini IPA » légère (entre 3 et 5 % d’alcool), avec peu d’amertume. Création de la recette, brassage et partage d’expériences, ont rythmé cette journée avant une dégustation de bières et l’embouteillage de cette production, qui sera distribuée auprès de cavistes spécialisés.
À l’occasion de cet événement, l’ensemble des brasseries participantes reverseront une partie des bénéfices (à hauteur de 0,10 € par bouteille vendue) à l’association d’origine américaine Pink boots society, une organisation à but non lucratif qui soutient les femmes travaillant dans la profession brassicole à travers le monde, en particulier dans la création de bières artisanales. Yakima Chief, fournisseur de houblon basé en Belgique, reversera également les bénéfices de la vente des houblons sélectionnés pour ce brassin, à l’association.
« Pink boots Society est une association créée en 2008 aux États-Unis, retrace Dorothée Van Agt, experte en bière originaire de Bergues (59). Elle veut encourager et donner de la visibilité aux brasseuses. Nous sommes en 2022, les choses ont changé, aujourd’hui le secteur accueille de plus en plus de passionnées. Car on ne travaille pas dans la bière si l’on n’est pas passionnée ! » Pérou, États-Unis, Nouvelle-Zélande, Japon, Chine, Espagne… Seul prérequis pour intégrer cette association : avoir au moins 25 % de son salaire issu de la brasserie.
Objectif des opérations qu’elle organise : financer des bourses d’études pour permettre à celles qui le souhaitent de se lancer dans le monde de la bière. « Le but, cette année, est de récolter de quoi payer une semaine de formation à une candidate, explique Dorothée Van Agt. La sélection se fera sur dossier. Le but est de partager nos connaissances pour monter en compétences, toutes ensemble. »
Mené par Amandine Gierens, assistante brasseuse à la Brasserie du pays flamand, le brassage des 80 hectolitres de bière a été réalisé avec 22 brasseuses ou expertes du secteur, dont neuf de la région : Martine et Léa de la Brasserie de La Mousserie à Mérignies (59), Angélique et Élie de la Brasserie lilloise de Roncq (59), Élodie de la Brasserie Bellenaert de Bailleul (59), Clara de la Brasserie Duchmann de Chaumont-en-Vexin (60), Agathe de la Brasserie Roux houblon de Douai (59), Aurélie de la Brasserie du Funquet d’Escœuilles (62), Virginie, commerciale de la Brasserie Cambier à Croix (59).
Créée en 2006 à Blaringhem (59) par deux amis, ingénieur et banquier en quête de reconversion, Mathieu Lesenne et Olivier Duthoit, la Brasserie du pays flamand emploie 35 personnes sur deux sites, à Blaringhem et Merville, dans le Nord. Dans ses salles de brassage, elle produit quatre gammes : l’Anosteké, rendue célèbre par sa distinction comme meilleure bière du monde en septembre 2021, la Brassine, la Fière et la Wilde Leeuw. En 2021, son chiffre d’affaires s’est élevé à 8,5 millions d’euros pour 30 000 hectolitres brassés. Actuellement en pleine expansion de sa capacité de production à Merville, elle espère en produire 40 000 en 2022.
L’établissement prépare très régulièrement des bières inédites brassées en commun. En 2020, 13 bières collaboratives ont ainsi été créées, et 12 en 2021. “C’est lors d’un voyage à Valence qu’Olivier a imaginé la première bière brassée en collaboration avec la Brasserie de la Pleine lune (dans la Drôme, ndlr), témoigne Mathieu Lesenne. Nous avons été séduits par le partage de compétences et de connaissances que cela permet !
Lucie De Gusseme
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