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De l’herbe perdue, mais pas pour tout le monde

29-09-2020

Actualité

Terre à terre

L’entreprise belge Gramitherm fabrique des panneaux d’isolation à partir de biomasse végétale non-alimentaire. Un projet vertueux que l’équipe du projet New-C-Land aimerait voir se multiplier sur le territoire des Hauts-de-France et en Belgique.

Gramitherm (belgique) panneaux isolation herbe biomasse bioéconomie © Gramitherm
Les panneaux de la société Gramitherm sont constitués à 72 % d’herbe. © Gramitherm

Commune, municipalité, société ou encore agriculteur propriétaire d’un terrain inexploitable, rassurez-vous. Vous pouvez peut-être mettre à profit certaines surfaces pour produire durablement de la biomasse ! Qui sera utilisée pour produire de l’énergie, ou fabriquer différents matériaux d’éco-construction.

Donner une nouvelle vie aux sites marginaux. C’est en tout cas l’objectif du projet Interreg New-C-Land (projet interrégional entre la France, la Wallonie et la région flamande). Ce programme est soutenu par le Fonds européen de développement régional, de l’Ovam, de la Province West-Vlaanderen et de la Wallonie.

“Un exemple de panneau bon pour la planète”

L’activité de la société belge Gramitherm donne un exemple très concret de ce qui peut se faire en matière de bioéconomie.

Celle-ci utilise de l’herbe en provenance de sites qui ne peuvent être exploités pour l’alimentation animale (aéroport, bords de chemin de fer, sites abandonnés, etc.). Atout indéniable de l’herbe : elle se renouvelle très rapidement.

“Nous ne sommes pas uniquement des producteurs de panneaux thermiques. Nous sommes dans une logique de transformation d’une biomasse perdue en panneaux”, souligne Christian Roggeman, fondateur de l’usine Gramitherm. Ce dernier s’est exprimé à l’occasion d’une visite virtuelle organisée jeudi 24 septembre 2020 par l’association ValBiom et l’équipe du projet New-C-Land.

“Nous utilisons une technologie qui a été créée en Suisse”, précise celui qui, une fois le brevet racheté, a ouvert son usine à Sambreville près de Charleroi, en pleine période de confinement.

De l’herbe au panneau isolant

Et d’expliquer le processus de fabrication. “Premièrement, on coupe l’herbe, et on la met en ensilage comme à la ferme. Grâce à notre technologie, on la sépare en deux phases. On récupère ensuite une partie liquide, un jus. Celui-ci va servir à alimenter notre installation biogaz, qui permet de créer de l’énergie, de la chaleur.”

“De la partie solide, nous cherchons à récupérer la fibre, poursuit Christian Roggeman. Cela demande beaucoup d’énergie, notamment pour le séchage, et c’est là que nous utilisons notre biogaz précédemment créé. C’est un cercle vertueux de production.”

“Ensuite, nous mélangeons les fibres obtenues avant de former une nappe, une sorte de matelas qui passe dans un four, ajoute-t-il. Celui-ci est refroidi puis coupé en morceaux, qui partent ensuite directement sur des chantiers de construction.” Les panneaux s’installent de la même manière que des panneaux isolants classiques.

Les panneaux De Gramitherm sont constitués d’herbe à 72 %. À cela s’ajoutent 20 % de fibres de jute recyclées qui permettent d’apporter des fibres longues. Les 8 % restant sont des fibres de carbone qui assurent la liaison. “Cela vient coller, solidifier les panneaux pour leur donner une durée de vie de plus de 50 ans, précise le fondateur de Gramitherm. Nous faisons actuellement des tests pour remplacer cette partie chimique par des fibres naturelles, comme des fibres d’amidon, mais celles-ci ne résistent pas assez bien à l’humidité dans le temps.”

Filière en herbe

“La filière herbe est en train de se structurer dans bon nombre de pays, poursuit l’entrepreneur, convaincu. Gramitherm n’est qu’un des projets parmi d’autres ! Il y a encore beaucoup de travail pour aller dans cette direction, changer notre vieille industrie.” Illustration à l’appui, il montre, via sa webcam, sa tasse de café et son calepin : ils sont en fibres d’herbe.

“Les produits biosourcés sont des produits qui peuvent contribuer à améliorer notre qualité de vie, conclut-il, et à valoriser les sites marginaux.” La boucle est bouclée.

Laura Béheulière

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