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Le 16 juin 2020, Guislain Cambier, conseiller régional délégué à la transition climatique, a visité le chantier de la maison du Parc naturel régional des caps et marais d’Opale à Le Wast (62), futur pôle de référence en développement rural durable.
Le chantier d’extension, et d’éco-rénovation, de la maison du Parc naturel régional des caps et marais d’Opale a été lancé le mardi 20 juin 2017. Trois ans plus tard, le bâtiment est encore en travaux. Il devait être inauguré en juin, mais avec la crise sanitaire, ce sera finalement le 22 septembre 2020.
Pour donner un avant-goût, une vingtaine de personnes impliquées dans cette éco-construction, étaient présents le 16 juin 2020 : Anthony Jouvenel, président du parc naturel régional par intérim, artisans locaux, universitaires, maîtres d’œuvre et architectes. Guislain Cambier, conseiller régional délégué à la transition climatique, s’est également rendu sur place.
“La maison du Parc se trouve sur un périmètre ABF (Architectes des bâtiments de France) et vise à devenir un modèle de construction écologique et durable. Mais surtout, reproductible. J’ai été scotché, face à la priorité donnée à la basse consommation et à la réutilisation des matériaux.
J’aime dire : Problème global, solution locale. Ce chantier en est l’illustration. La Région a une vingtaine de bâtiments démonstrateurs en éco-construction, mais celui-ci est particulièrement abouti. Notamment au niveau de la gestion des déchets. C’est le fruit d’une concertation entre des organismes comme l’ADEME et des partenaires locaux : la chambre des métiers, la chambre d’agriculture et les universités, comme celle d’Arras (62) qui va nous suivre pendant trois ans.“
“L’éco-construction n’est plus une niche aujourd’hui. Non seulement la filière permet de lutter contre le réchauffement climatique, mais en plus, il y a de véritables opportunités économiques qui émergent depuis 2018. Alors, il faut y aller maintenant ! Nous avons déjà une trentaine d’ambassadeurs sur le territoire, et nous voulons montrer que des solutions écologiques adaptées existent pour les professionnels, comme pour les particuliers.
En Alsace, dans le Grand-Est, ils sont assez avancés en la matière. Or, nous avons, dans les Hauts-de-France, de grandes exploitations agricoles qui peuvent répondre à ce type de défit. L’implication de 35 agriculteurs dans l’éco-rénovation de la maison du Parc à Le Wast (62) montre bien notre potentiel.”
“Il y a une agriculture industrielle, massive, dans les Hauts-de-France et seulement 2 % de la biomasse est réutilisée pour les éco-matériaux. Nous avons donc un énorme potentiel pour devenir leaders dans ce domaine. Nos agriculteurs, sachant faire de l’agriculture productive, sont capables de se positionner sur une large gamme de produits.
Il y a une grande variété d’éco-matériaux : la paille, le bois, le lin, la terre, le miscanthus… Les agriculteurs ont un rôle primordial : ce sont eux qui fournissent la matière première. En élargissant leur palette de production, ils deviennent moins dépendants d’une monoculture.”
“La filière offre de nouveaux débouchés, avec des produits artisanaux, locaux et non-délocalisables. C’est une aubaine pour les agriculteurs de notre région. Aujourd’hui, il ne s’agit plus d’une mode écolo-bohème : nous sommes à l’aube du développement d’une véritable agro-industrie.”
“La production végétale pour les éco-matériaux nécessite moins d’intrants, car il n’y pas besoin d’utiliser de produits phytosanitaires. Et comme tout est produit sur place, cela signifie moins de transports. C’est donc plus écolo. La filière représente aussi une solution pour réutiliser les déchets, comme l’anas de lin par exemple.”
“La maison du Parc s’inscrit dans la continuité de la concertation climat, menée par la Région depuis deux ans. Nous récoltons les informations sur le terrain et encourageons les nouvelles initiatives. Notre accompagnement n’est donc pas financier, même si les éco-matériaux sont offerts. J’avoue qu’ils sont chers, mais la commande groupée de la Région permet une baisse de prix d’environ 30 %. On offre aussi la formation, avec la présence des maîtres d’œuvre. Par exemple, les agriculteurs apprennent à faire des petits ballots, plutôt que de grandes bottes.
L’objectif est que les porteurs de projets puissent trouver leur propre équilibre économique. Le marché ouvre de nouvelles perspectives et va se réguler naturellement. D’autant plus que le besoin grandit de jour en jour.”
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Propos recueillis par Lauren Muyumba