Avec le nouvel abattoir de Fruges (62), l’idée était de créer un véritable pôle viande dans le Haut-Pays. S’inscrivant dans cette volonté, des éleveurs de bovins viande, de porcs et d’agneaux du Pas-de-Calais envisagent de créer une salle de découpe sur un terrain proche de l’abattoir, motivés comme jamais.
« Cela fait plusieurs mois qu’ils se sont réunis en association pour porter ce projet, retrace Jean-Michel Cadet, conseiller agricole à la communauté de communes du Haut-Pays du Montreuillois. La moitié d’entre eux font actuellement appel aux services d’une autre salle de découpe, qui est saturée. Les autres souhaitent développer la vente directe. »
Le fait que la moitié du groupe ait une telle expérience est une force : la clientèle est déjà présente, et fidèle. De nombreux éleveurs de la région vendent en effet déjà leur viande en direct et en caissettes. « On ne part pas de zéro« , résume Michel Cadet. Pour la plupart, les animaux sont élevés dans les prairies des collines du Haut-Pays, pour une commercialisation haut-de-gamme donc.
Grâce à ce nouvel outil, les éleveurs pourront notamment répondre à la norme CE (qui permet de commercialiser la viande aux collectivités), de plus en plus recherchée, sans être obligés d’investir seuls.
« Sur notre territoire, 1 700 repas sont servis chaque jour dans les cantines des collectivités, poursuit Jean-Michel Cadet. Le groupe envisage de vendre plus de 150 tonnes de viande chaque année, à des particuliers mais aussi à la restauration hors foyer. » Outre la viande, le groupe d’éleveurs s’imagine même vendre des plats cuisinés. Cette salle de découpe pourrait aussi proposer de la prestation de service aux éleveurs intéressés*.
Pour étudier cette perspective, le groupe des 27 s’est rendu dans la Somme pour visiter une salle de découpe imaginée et construite par trois éleveurs. « Nous avons remarqué qu’il y avait un grand potentiel sur ce type d’activités, rapporte Jean-Michel Cadet. Mais sans l’estimer réellement, nous aurons du mal à dimensionner l’outil. »
Une étude de faisabilité est donc en cours, le verdict devrait tomber fin novembre. En parallèle, le financement du projet est lui aussi à l’étude, avec l’espoir que l’initiative recueille le soutien financier de la Région et de l’Europe.
Grâce à ce projet, le conseiller agricole l’assure : « Cet outil va aussi permettre de satisfaire l’attente des consommateurs. Il va aider à pérenniser un élevage de qualité, et à sauvegarder des prairies dans une zone bocagère à forte érosion. Ce sera aussi des emplois créés, et l’occasion pour certains jeunes de s’installer en cherchant de la valeur ajoutée plutôt qu’en agrandissant. »
Un projet dans l’air, en somme. Mais pour le moment, « il faut que le groupe vive. Les éleveurs doivent apprendre à se connaître pour pouvoir cheminer ensemble. Pour cela, nous pouvons nous appuyer sur des animatrices de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais », conclut Jean-Michel Cadet.
Lucie Debuire
*Renseignements : Jean-Michel Cadet, 06 45 02 03 05
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