Votre météo par ville
C’est avant tout la gourmandise qui a conduit Estelle Réau à se lancer dans l’aventure Cocotte food tour.
« J’adore dénicher des pépites culinaires et gastronomiques de la région, confie-t-elle. Alors j’ai décidé de le faire pour mes amis qui venaient me rendre visite en créant des parcours touristiques et gastronomiques. Le premier que j’ai réalisé explorait les alentours du Mont Cassel. Je l’ai imaginé et créé grâce aux rencontres que j’ai faites lors de mon ancien métier dans l’hôtellerie. »
Allier gastronomie, découverte culturelle et patrimoniale, c’est le but des parcours que crée cette jeune femme qui a posé ses valises dans la région il y a 13 ans.
« On déguste, on apprend des choses sur le patrimoine culturel, on va à la découverte des petits secrets », à pied ou à vélo, à son rythme. Ce n’est pas une course. C’est ce qu’on appelle le slow tourisme. Un concept qui a le vent en poupe ces dernières années, mais qui n’a pas encore conquis le nord de la France.
Le petit plus du projet d’Estelle Réau, utiliser la technologie pour faciliter les visites. « En 2020, j’ai créé une application qui s’appelle Cocotte food tour, explique-t-elle. Celle-ci permet d’accéder à un parcours touristique clé en main qui peut se faire à pied ou à vélo. »
Selon le thème choisi et le nombre de personnes inscrites, l’application – payante – guide les participants vers différents points d’intérêt grâce au tracé GPS prévu dans l’application.
Chaque itinéraire propose une balade d’une vingtaine de kilomètres pour les vélos et quelques kilomètres pour ceux qui préfèrent la marche. Grosso modo, il faut compter trois à quatre heures de circuit. « Comme prévu, les sentiers proposés permettent de passer chez des artisans ou producteurs afin de déguster les produits régionaux et de parler de leur savoir-faire », précise Estelle Réau.
La différence de Cocotte food tour avec d’autres concepts de ce genre, c’est l’audioguide proposé par l’application. À chaque monument, lieu naturel ou halte gustative, l’histoire du produit ou de ce lieu d’intérêt est conté.
« Lors de la conception du parcours, j’ai interviewé différentes personnes pouvant raconter l’histoire du lieu ou du produit, explique-t-elle. Ces rencontres sont disponibles sur l’application pour ne perdre aucun détail du sujet. Lors d’une visite chez un artisan, je vais m’appliquer à expliquer le processus de fabrication du produit agricole jusqu’à sa présentation dans l’assiette. Quand on explique la provenance d’un produit, celui-ci n’a plus la même saveur. Ces pistes audio permettent de connaître l’histoire d’un produit même si le producteur n’est pas totalement disponible. »
Ainsi, ces parcours gourmands sont accessibles sans réservations et sur une large plage horaire, de 7 h à 19 h.
Cocotte food tour va connaître sa deuxième saison estivale. Pour cet été, l’application devrait être disponible dans les offices de tourisme, en plus du site internet. « Les offices de tourisme sont en général très contents de pouvoir proposer ce service clé en main qui n’existait pas pour le moment, s’enthousiasme la chef d’entreprise. C‘est un nouveau produit qui permet de proposer des visites guidées à son rythme tout en ayant plus de liberté. »
À ce jour, Cocotte Food Tour propose quatre parcours gourmands, un dans les Flandres, un sur le site des deux caps et deux dans la métropole lilloise.
Trois nouveaux devraient voir le jour d’ici l’été, sur Dunkerque, Arras et Saint Omer. « Je m’inspire de la communauté qu’il y a autour de Cocotte food tour, d’historiens, de guides et de mes recherches personnelles pour créer ces balades », détaille-t-elle.
Si Cocotte food tour n’a pas pour vocation unique les Hauts-de-France, Estelle Réau préfère valoriser sa région d’adoption. Quatre autres parcours sont en cours d’élaboration : dans la baie de Somme, dans le bassin minier, dans l’Avesnois et autour de Chantilly. D’autres, dans d’autres régions de la France devraient voir le jour par la suite. « Je veux montrer aux personnes curieuses les traditions mais aussi les produits locaux ».
Lucie Debuire
Lire aussi : Cyclotourisme : Du champ à la ferme à vélo à travers les Flandres