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Le gouvernement fait de l’amélioration du bien-être animal l’une de ses priorités. Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a présenté, mardi 28 janvier 2020 en conférence de presse, 15 mesures visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale et améliorer le bien-être des animaux domestiques, d’élevage et de compagnie.
“Les animaux domestiques sont des êtres sensibles, ils ont droit à du respect et à de la bientraitance. Mais l’amélioration du bien-être animal doit tenir compte de la réalité économique des filières”, précise le ministre cité dans un communiqué.
Le ministère devrait ainsi publier un arrêté dans les prochains jours, interdisant la castration à vif des porcelets fin 2021. “Il imposera par ailleurs, pour tout élevage de porcs, des systèmes d’abreuvement et l’accès à des matériaux manipulables. Les éleveurs auront un an pour se mettre en conformité avant que des sanctions ne soient prises”, précise le gouvernement.
Concrètement, Didier Guillaume prévoit de “mettre en place des protocoles avec les vétérinaires afin que les éleveurs puissent eux-mêmes pratiquer” une anesthésie locale avant la castration. “Il y aura plusieurs modalités possibles, je ne souhaite absolument pas que l’intervention d’un vétérinaire soit obligatoire”, a-t-il précisé.
Le ministre est également revenu sur la fin du broyage des poussins. Il avait annoncé celle-ci le 13 janvier dernier à Berlin, avec la ministre allemande Julia Klockner. “En complément des 4 millions d’euros mobilisés depuis 2016 pour déployer une méthode de sexage in ovo, un appel à projet de 300 000 euros sera lancé en 2020 pour tester les alternatives”, souligne le communiqué de presse.
Plus globalement, un décret sera prochainement présenté au conseil d’État, pour aller vers l’interdiction de toute pratique douloureuse en élevage et pouvoir imposer un référent bien-être animal dans chaque élevage.
Le gouvernement veut également renforcer les conditions de transport. Des textes réglementaires devraient être pris au 1er semestre pour pouvoir augmenter les contrôles sur les transports de longue durée, en habilitant les vétérinaires privés. L’objectif du gouvernement est d’assurer 5 % de contrôles au chargement des animaux. Il souhaite élargir les sanctions en cas de non-respect de la réglementation telles qu’une absence de certificat de compétence ; l’utilisation d’un véhicule non agréé ou non conforme ; l’absence d’un carnet de route validé.
Retrouvez les 15 mesures dans le document du ministère de l’Agriculture :
Le ministre de l’Agriculture a également fait des annonces pour lutter contre l’abandon des animaux de compagnie. Un texte réglementaire devrait permettre de sanctionner très prochainement l’absence d’identification des chats, au même titre que pour les chiens, a-t-il annoncé sans préciser qui serait sanctionné. Le gouvernement veut aussi interdire la vente d’animaux “dans les véhicules” et rendre la vente dans les foires et expositions uniquement possible en présence d’un vétérinaire.
Interrogé par Agra Presse, François Valy, le président de la FNP (Fédération nationale porcine) “prend acte” de l’annonce du ministre, mais “attend des précisions”. Il craint “un coût supplémentaire imposé à la production”.
Du côté des associations, certains dénoncent une “opération de communication”. Pour d’autres comme Welfarm, l’interdiction de la castration à vif des porcelets d’ici fin 2021 est “une première victoire, à condition que le flou autour de [sa] mise en œuvre soit rapidement levé”. Pour cette ONG, “la seule alternative viable (…) est l’arrêt pur et simple de la castration”.