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Il suffit de passer devant les bâtiments vitrés de l’établissement agricole douaisien Biotech pour comprendre ce qu’il se trame. D’immenses cuves reliées par un dédale de tuyaux cuivrés et de jeunes apprentis-brasseurs en train de s’affairer. Ici, on brasse.
Logique dans ce haut-lieu de la bière et ce d’autant que le secteur a le vent en poupe et pétille de nouveau avec l’écolosion de nombreuses brasseries en région comme en France. « Il y a des gens sur liste d’attente depuis 2018 pour la formation courte de brasseur ! », abonde d’ailleurs le directeur d’établissement Stéphane Dubois.
Doté depuis 2002 d’un équipement semi-industriel (d’abord installé rue de l’Université) et depuis 2014 d’un véritable hall agroalimentaire, notamment grâce aux subventions régionales (13 millions d’euros), l’établissement met désormais les gazes sur son volet brassicole.
Objectif : produire en 2021, 500 hectolitres de sa propre bière, l’Escreboise, vendue en région via différents canaux.
« L’idée est de maîtriser la production, du champ à la bouteille, indique le directeur. Nous avons reçu, il y a peu, la Malt’in 300, capable de malter 300 kilos d’orge d’un coup. C’est une première, elle n’est même pas encore commercialisée par l’entreprise Ascodero (basée dans la Somme, ndlr). » But de cet investissement de 150 000 euros : tester la machine pour la rendre opérationnelle et accessible à de nombreuses brasseries.
« Les réglages sont encore en cours, mais nous avons déjà pu faire malter 600 kg d’orge. C’est encore très rare aujourd’hui de faire ça en brasserie, en général il faut se fournir auprès d’entreprises extérieures, et rarement locales ! » , se réjouit David Lutin, directeur de l’exploitation agricole.
L’opération, qui consiste à provoquer une germination afin que les enzymes de l’embryon permettent de transformer l’amidon en sucre lors du brassage, est ici, entièrement automatisée. « Un réel gain de temps et de main-d’œuvre », précise le directeur.
La prochaine cuvée de bières de Noël sera la première fabriquée à partir de ces céréales, cultivées (en partie) et maltées sur place.
Et pour aller plus loin dans la relocalisation des différentes étapes de production de la bière, Biotech envisage de devenir « l’un des plus gros producteurs de houblon de la région ». D’ici 2021, ce sont près de 10 hectares qui devraient en effet être emblavés avec ces lianes parfumées.
LES FORMATIONS dispensées sur le site liées à la brasserie (voies scolaire, apprentissage et formation continue) :
Les différents établissements du campus
Agathe Villemagne