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Opaline Lysiak, ou l’agroécologie participative

29-06-2020

Actualité

Bien dans ses bottes

Un parcours d’un an destiné aux futurs agriculteurs ou ingénieurs agronomes pour mettre en Å“uvre l’agroécologie Ã  travers toute la France : c’est le projet de l’École d’agroécologie voyageuse, imaginé par une ancienne professeure du lycée agricole d’Arras (62). Il doit prendre vie le 25 septembre 2020 à Rennes. Il essaimera dans toute la France au gré des projets des élèves.

Opaline Lysiak agréoécologie école
Bretonne d’origine, Opaline Lysiak a enseigné au lycée agricole de Tilloy-lès-Mofflaines de 2012 à 2017. ©DR

Un parcours d’un an destiné aux futurs agriculteurs ou ingénieurs agronomes pour mettre en Å“uvre l’agroécologie Ã  travers toute la France : c’est le projet de l’École d’agroécologie voyageuse. Formé par Opaline Lysiak, ancienne professeure d’agronomie pendant cinq ans au lycée agricole de Tilloy-lès-Mofflaines (62), il doit prendre vie le 25 septembre 2020 à Rennes. Il essaimera ensuite dans toute la France au gré des projets des élèves.

Aider les exploitations à se développer

Seule condition : trouver les 20 000 € nécessaires au lancement de la formation, pour laquelle les futurs élèves ont lancé une campagne de dons en ligne. À l’heure où nous écrivons ces lignes, la cagnotte se monte à un peu plus de 13 000 € et durera encore quinze jours. “Le projet coûte 110 000 euros pour un an, précise Opaline Lysiak. Nous cherchons à lever 20 000 euros en financement citoyen et recherchons des partenaires…” Au programme : deux mois à Rennes pour permettre à chacun de former son projet, puis huit mois pour le réaliser au sein d’une ferme quelque part en France.

Pâturage tournant dynamique, stratégie de communication sur les circuits courts, transition vers l’agriculture de conservation des sols… “Tous les projets sont les bienvenus ! explique Opaline Lysiak. Par exemple, je reçois beaucoup de demandes d’agriculteurs en quête d’un projet d’installation en maraîchage sur leur ferme…” Les projets retenus concerneront tout type d’exploitation. “Agroécologie, ça ne veut pas dire micro ferme ! se récrie la porteuse de projet. L’agroécologie, c’est l’agriculture du vivant chez des agriculteurs qui veulent l’améliorer. Elle peut se pratiquer sur un hectare comme sur 500.”

De Bordeaux à Arras

Chez Opaline Lysiak, trentenaire, bretonne d’origine, l’“écologie” est arrivée bien avant l’“agro”“C’est l’écologie qui m’a amenée à l’agriculture. Pendant mes deux ans en fac de bio, je me suis rendu compte que c’est par elle que l’on régénère nos écosystèmes. J’ai donc décidé de me consacrer à l’agronomie.” En sortant de l’école d’agronomie de Bordeaux, en 2012, elle postule au lycée agricole de Tilloy-lès-Mofflaines et devient professeure d’agronomie en bac pro STAV et en BTS agronomie et productions végétales. “N’étant pas du milieu, j’ai beaucoup appris de mes élèves fils et filles d’agriculteurs. Moi j’étais passionnée par la biodiversité des champs, mais eux savaient reconnaître un semoir quand ils en voyaient un ! Ils m’expliquaient que oui, parfois on abat les arbres qui prennent trop de place, parce qu’il faut bien vivre de sa production. Au fond, les agriculteurs veulent préserver la nature. Il faudrait être fou pour détruire ses sols…”

“Agroécologie, ça ne veut pas dire
micro ferme !”

Opaline Lysiak

Globe-trotteuse

Comment faire en sorte que les passionnés de nature et les passionnés d’agriculture s’écoutent ? Taraudée par cette question, Opaline Lysiak quitte Tilloy-lès-Mofflaines pour apporter une première réponse. De septembre 2017 à août 2018, elle part sur les traces des pratiques agroécologiques du monde : Pologne, République Tchèque, Roumanie, Afrique du Sud, Madagascar, Australie, Nouvelle-Zélande, Inde, Japon, Québec, Danemark, Brésil.

Pour rester en contact avec ses élèves, elle crée sa chaîne Youtube, Les Agron’Hommes. Avec une question centrale : “Peut-on mettre en place une démarche d’agroécologie quel que soit le contexte social, financier, culturel, géographique ou climatique où l’on se trouve ? La réponse est oui, mais il faut avoir des outils : techniques, mais aussi de réflexion et humains. Savoir s’écouter, en quoi le monde a besoin de nous, connaître nos besoins… Du développement personnel en somme. Ce sont des choses qu’on n’aborde pas assez dans l’enseignement agricole.” Mais les vidéos ne lui suffisent pas. “Dès les premières semaines de mon voyage, j’ai compris que les vidéos étaient juste un moyen de donner de l’inspiration. Il fallait que les élèves viennent vivre des expériences au cÅ“ur des fermes.”

Hors les murs, près du sol

Après son retour en France en août 2018, la jeune femme parcourt le pays pour donner 12 conférences : écoles, lycées et fédérations agricoles… “J’ai glané des fans“, reconnaît-elle sans fausse modestie. Ce sont eux, ses futurs premiers élèves, qui sont à l’initiative du financement participatif en cours. “J’ai envie de rester cette prof déconnectée de la salle de classehors les murs et plus près du sol, confesse-t-elle. Moi, si on ne m’implique pas dans la vie d’une ferme je ne comprends rien. Il faut que je transpire avec l’agriculteur pour comprendre son rythme.”

Lucie De Gusseme

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