Dès le 22 avril 2020, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme alimentaire mondial (PAM) alertaient sur la bombe sociale que pouvaient constituer les suites du Covid-19, en particulier l’expansion de la famine. Notamment dans des pays émergents, comme au Kenya en Afrique, et au Venezuela en Amérique centrale, où se sont produites des émeutes de la faim.
En effet, avec la déstabilisation des chaînes d’approvisionnement, la fermeture des frontières et l’effondrement du commerce mondial, la sécurité alimentaire de nombreux pays est aujourd’hui menacée. Face à la crainte de pénurie nationale, en début de pandémie, de nombreux pays ont interdit l’exportation de produits alimentaires.
En Inde, par exemple, la crise du Covid-19 a fragilisé une agriculture structurellement déficiente. Certes, le secteur agricole emploie encore la moitié de la population, soit un peu plus de 650 millions d’Indiens, mais il ne pèse que 14 % du PIB. La très grande majorité des travailleurs agricoles et des paysans est extrêmement pauvre.
Pour Thierry Pouch, chef du service des études économiques de l’Assemblée permanente des Chambres d’agriculture (APCA), « c’est avant tout un problème de demande et non pas d’offre alimentaire » car « nous avons de quoi nourrir la planète ». La plupart des personnes se retrouvent au chômage et de ce fait, ne disposent plus du « pouvoir d’achat lié à la nourriture ». Il analyse également « un problème de politique publique ».
En 2019, 825 millions de personnes dans le monde étaient déjà mal nourries dont 135 millions au bord de la famine. Selon la FAO, la pandémie du Covid-19 pourrait faire passer ces 825 millions de personnes à plus de 1 milliard. L’objectif d’un « monde sans famine sera difficilement atteignable, voire impossible à réaliser », s’inquiète Thierry Pouch.
Lauren Muyumba
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