Votre météo par ville
Alors qu’on la prévoyait précoce, la moisson 2020 peine à débuter. En blé, quelques bennes par-ci par-là ont été livrées en début de semaine, principalement dans la région lilloise, mais cela reste très épisodique.
En escourgeons, environ 70 % des surfaces ont été récoltées dans le Nord et le Pas-de-Calais. Même s’il reste deux à trois grosses journées de battage, les tendances se dessinent. “La moisson 2020 est très hétérogène, annonce Nicolas Foissey, directeur céréales chez Unéal. Dans un même secteur, les rendements peuvent aller de 40 à 110 quintaux par hectare.”
Ces fortes disparités intrarégionales s’expliquent principalement par les conditions de semis à l’automne et la pluviométrie en excès, ou en manque, durant la campagne.
En blé, les premières remorques ont été livrées dans la Somme, l’Artois, le Valenciennois et le Cambrésis. “C’est à peine mûr, moins de 1 % des surfaces sont battues dans la région, note Matthieu Beyeart, responsable de la collecte pour le groupe Noriap dont La Flandre fait partie. C’est difficile d’avoir une tendance claire. Dans la Somme, où la moisson est plus avancée, les écarts de rendements sont importants.”
Retrouvez le témoignage de Julien Dumont, agriculteur dans le Boulonnais, qui réalise sa première moisson.
À l’échelle de la France, les estimations de production sont à la baisse. “Alors que l’année dernière, nous avions une récolte de 39 millions de tonnes à écouler, en 2020, elle est en retrait à 31,3 millions de tonnes”, explique Matthieu Beyeart.
Des rendements en berne et les surfaces en retrait de 7 à 8 %, forcément, la quantité est en diminution. “On retrouve ce phénomène principalement au sud de la Loire et sur la façade ouest où les régions ont subi les intempéries de cet automne“, ajoute le responsable céréales.
Depuis le début de la récolte, les prix se maintiennent malgré les fortes fluctuations. En Russie et en mer Noire, la production atteint un bon niveau même si en Russie les rendements en céréales sont en berne.
“Il n’y aura pas de catastrophes au niveau de la production de céréales en Europe, le marché risque de rester dynamique”, reconnait Matthieu Beyeart.
Toutefois, l’USDA, le Département de l’agriculture américain, a rendu un rapport la semaine dernière annonçant un recul de la production de 25 millions de tonnes de maïs. “Ce qui laisse présager une hausse des prix, analyse Nicolas Foissey, qui reste prudent. De nombreuses incertitudes planent sur les marchés notamment avec la manque de visibilité sur la consommation mondiale de blé mais aussi sur la reprise des échanges mondiaux.“
Si la récolte 2020 s’annonce maussade dans notre région, maintenant, il faut attendre le beau temps pour pouvoir récolter et faire mûrir les derniers grains.
Lucie Debuire