Votre météo par ville
Pour cette quinzième édition de Terres en fête, tous les officiels locaux ont répondu à l’appel. Et pour cause, après une année marquée par les inondations et les manifestations agricoles, il fallait être au rendez-vous.
“Cette année s’annonce sous de très bons auspices“, se félicite Christian Durlin, président de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais. En effet, les chiffres traduisent un certain engouement, le soleil aidant probablement. “On compte 550 exposants cette année, soit 10 % de plus que lors de l’année précédente. Ce matin, nous avons aussi pu accueillir 7 000 enfants, encadrés par le Savoir-Vert. Le monde rural est aussi toujours bien représenté avec un pôle équin et un pôle bois.”
“Terres en fête, c’est aussi une formidable occasion de communiquer avec nos concitoyens”, rappelle Christian Durlin. “On attend 80 000 visiteurs sur ces trois jours, c’est autant de moments d’échanges”, rejoint Didier Michel, maire de Tilloy-lès-Mofflaines.
Communiquer, échanger, pour rappeler “l’importance du secteur agricole dans les Hauts-de-France, avance Christian Durlin, avec 92 000 emplois directs”.
Si Terres en fête se déroule depuis sa création en 2006 à Tilloy-lès-Mofflaines, dans le Pas-de-Calais, le président de la communauté urbaine d’Arras, Frédéric Leturque, n’a pas manqué de rappeler “la participation du Nord à cet événement”.
“Cette année, le Nord a un stand à Terres en fête, qui se trouve à côté du stand du Pas-de-Calais et de celui de la région Hauts-de-France. C’est la preuve qu’on fait équipe, qu’on peut se parler. On a les mêmes souhaits, les mêmes attentes”, appuie Christian Poiret, président du Département du Nord. Et d’ajouter : “Le monde agricole n’a pas de frontière.”
Mais comme tout, les événements s’inscrivent dans un contexte et Terres en fête n’y échappe pas. Les inondations d’abord, dont les “stigmates sont encore visibles”, rappelle Christian Durlin. “Ces événements nous invitent à nous poser la question de notre usage des ressources, ajoute le président de la chambre d’agriculture du Nord-Pas de Calais. Et j’insiste, ni une stratégie en amont seule, ni une stratégie à l’aval seule, ne suffira. Heureusement, nous ne partons pas de rien. Il y a déjà sur le territoire beaucoup d’initiatives d’agriculteurs.”
A lire aussi : Notre dossier sur les inondations qui ont frappé le Pas-de-Calais
Les manifestations ensuite, qui ont montré la “crise agricole à la face du monde”, raconte Marie-Sophie Lesne, vice-présidente à l’Agriculture à la région Hauts-de-France. “L’agriculture française est à la fois forte et fragile. Ici à Terres en fête, on trouve tout l’écosystème agricole de la région. Il y a une véritable intelligence collective et malgré cela, les chiffres traduisent des difficultés. Nous comptons 900 installations là où on devrait en avoir 1 200 pour compenser les départs à la retraite.”
Et de rappeler la situation de la filière endives, amputée d’une molécule pour leur traitement, et qui réclame du temps. “Encore hier nous avons eu une réunion avec le ministère de l’Agriculture qui ne compte pas indemniser ou demander de dérogation. Et ça c’est franchement désespérant. Les agriculteurs sont gentils et certaines filières meurent en silence…”
Les européennes enfin, sur toutes les lèvres, et les enjeux de la PAC dans tous les esprits. “Il faut faire attention à ne pas stigmatiser la PAC et faire passer tous les agriculteurs pour des antieuropéens. La PAC est un acquis très important”, appuie Jean-Claude Leroy.
Le meilleur résumé de ces élections revient sans doute à Frédéric Leturque, rappelant le lien “viscéral qui existe entre l’agriculture et l’Union européenne. Le dire, c’est important, le nier, c’est inquiétant.”
Eglantine Puel