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Rue de la Libération, à Genech, l’Institut – comme on l’appelle – se dresse fièrement le long de la route. L’ancienne ferme côtoie l’internat, puis se suivent l’administration, le restaurant scolaire et le magasin, chacun marquant une étape de la construction du groupe scolaire qui compte aujourd’hui 3 300 apprenants dont 1 000 internes, 450 collaborateurs et s’étend sur 3 sites, Lesquin, Bavay et, donc, Genech.
Restons pour le moment dans la Pévèle. Une fois les grilles franchies, d’autres bâtiments émergent, salles de classe, amphithéâtre, terrains de sport, jusqu’à la ferme équestre, la bergerie ou encore la future fromagerie. Visite guidée avec Pascal Souyris, directeur général depuis 2017.
C’est en 1894 que naît l’Institut de Genech. « À l’image de ce qui se faisait dans le Nord, c’est un notable de Bouvines qui a offert la ferme pour créer l’école, raconte Pascal Souyris. Il a fait appel à l’église pour que les prêtres se chargent de l’enseignement. » Lorsque sonne la première rentrée scolaire, six élèves répondent à l’appel.
Les années 1960 marquent l’accélération du développement de l’établissement. « Pendant 30 ans, une classe s’ouvre chaque année », rapporte le directeur.
Outre les salles de classe, bâtiments dédiés à l’administration, restaurant scolaire et internat, le site de Genech compte aussi une ferme équestre, une bergerie, des espaces verts, un laboratoire in vitro, un verger, une exploitation maraîchère, un magasin, un parc paysager, une ferme pédagogique et, bientôt, une fromagerie. Une quarantaine de personnes travaillent sur l’exploitation-école et les ateliers de production.
« La société a changé, les attentes sont fortes aujourd’hui, annonce d’emblée Pascal Souyris. Le monde agricole doit nourrir les hommes et les femmes du pays et contribue au respect de la biodiversité, au stockage du carbone… »
L’établissement veut ainsi s’inscrire dans les transitions que vit l’humanité et a réécrit son projet dans ce sens. « Ce sont les jeunes qui feront le monde de demain, à nous de leur offrir une ouverture au sens large pour y vivre de façon heureuse. » D’autant que la pandémie a accentué la fragilité perçue chez les jeunes et l’équipe pédagogique veut « donner les armes pour affronter demain. »
L’école se veut aussi celle de toutes les agricultures, raisonnée, biologique, permacole ou autre. « Nous sommes attentifs à cette ouverture car le rapport du Giec nous le rappelle : les solutions sont multiples », insiste le directeur.
L’Institut a donc enclenché « ses » transitions, liées les unes aux autres dans le projet de RSE (responsabilité sociétale des entreprises, ndlr) écrit par l’équipe :
Parmi les travaux en cours, un bâtiment, baptisé « Agora easy learning », est en construction, et devra permettre, par différents espaces d’apprentissage de donner plus d’autonomie aux élèves.
L’internat sera, lui, rénové, devant la hausse du nombre de pensionnaires, 10 % par an, compte le directeur. « Les internats sont pleins !, relève-t-il. Les jeunes et leurs familles ont besoin de cette solution. » D’autant que la demande d’internat de proximité aussi est forte.
Parallèlement, l’établissement veut se tourner vers l’international, la mobilité étant « l’un de [ses] axes de développement », individuelle (stage) comme collective (voyages d’études).
L’école vise également un fonctionnement bas-carbone. « Nous devons être exemplaires devant les jeunes », souligne le directeur. Des panneaux photovoltaïques permettent aujourd’hui une autonomie à hauteur de 30 %. Mais l’objectif est d’atteindre une production de 70 % de la consommation énergétique. « La transition est en cours dans le contenu de nos formations mais aussi dans nos outils », note le directeur.
Enfin, à plus court terme, la fromagerie transformera dès janvier prochain le lait produit à quelques mètres sur l’exploitation de l’école en fromages consommés sur place ou vendus en magasin. « Ce sera aussi un outil au service du territoire, complète le directeur, qui précise que les producteurs pourront venir fabriquer leurs fromages. »
Louise Tesse